Floriscope découpe la région en cartes postales
Depuis 1994, Floriscope se fait une place sur les présentoirs des buralistes. Petit acteur dans un secteur de plus en plus compétitif, l’éditeur régional se maintient et entend porter haut les couleurs de la région.
Vite achetée, vite envoyée, ou choisie au prix de longues hésitations, la carte postale reste encore un réflexe pour de nombreux vacanciers. Un petit geste qui perd cependant du terrain, à l’ère du tout-numérique, regrette Laurent Roquette, le fondateur de Floriscope, qui édite des cartes postales dans la région. «Vous connaissez quelqu’un qui collectionne les SMS ou les e-mails ? Non, bien sûr. Alors qu’une carte postale, ça se garde précieusement, ça se redécouvre… et quel plaisir d’en trouver une dans sa boîte aux lettres !» Chaque année, Floriscope puise dans son catalogue de quelque 1 200 références, régulièrement enrichi par le travail de photographes et d’illustrateurs, pour éditer une centaine de cartes postales. Vues de paysages, de monuments ou de la vie quotidienne dans la région, recettes de cuisine ou publicités anciennes, les cartes postales permettent de découvrir, en kaléidoscope, les atouts de la région. «On l’ignore trop souvent, mais le Pas-de-Calais est le cinquième département le plus touristique de France ! On souffre d’une image en noir et blanc, j’espère que mes cartes postales aident à montrer que la région se vit en couleurs ! Nous avons la chance d’avoir une région magnifique, avec quantité de choses à découvrir, les musées, les monuments, les fêtes traditionnelles…» s’enthousiasme Laurent Roquette, aussi passionné par son domaine que par sa région.
2016, année blanche. Entièrement imprimées dans le Nord, les cartes postales de Floriscope vantent donc les mérites des Hauts-de-France et, au-delà, d’une grande région nord-est, allant du Tréport aux Ardennes. Des accords remportés au coup par coup avec des villes ou des monuments, dans un contexte de plus en plus difficile pour la carte postale, qui a perdu beaucoup de son lustre. «Aujourd’hui, la carte postale a une étiquette un peu ringarde, qu’on s’efforce de lui enlever en choisissant des sujets attractifs, des belles images. En 1997, on a connu en même temps les débuts d’Internet et du téléphone portable. La carte postale s’est tout pris en pleine figure, sans parler de la carte de vœux qui a quasiment disparu pendant un temps. Mais elle est en train de revenir, les gens se rendent compte que les mails envoyés à la chaîne ont moins de valeur. A nous de faire en sorte que ce soit pareil pour la carte postale.» Mais la demande s’affiche pour le moment en baisse constante ; les séries de cartes, qui étaient auparavant éditées à 3 000 exemplaires, ne sortent plus qu’à 1 000 exemplaires. Et pour cause : en parallèle de la baisse de la demande, le réseau de distribution s’est lui aussi étiolé, avec la disparition au fil des ans de nombreux tabacs et librairies-presse. Ceux qui se sont maintenus sont souvent très réticents à acheter des cartes postales, qu’ils craignent de ne pas pouvoir revendre. «C’est à nous d’innover aussi, de leur proposer des formules plus souples, sans stock, et des produits qui donnent envie», estime Laurent Roquette, qui écoule ses produits auprès de 400 à 500 points de vente. Désormais réduit à deux salariés, contre quatre auparavant, Floriscope, «très petit opérateur», réalise un chiffre d’affaires avoisinant les 100 000 € par an… les bonnes années. «2016 s’annonce déjà comme une année blanche pour nous. La météo a été très maussade, il y a eu l’Euro, puis les attentats, et maintenant l’annulation de la Braderie… Ça n’aura pas été une très bonne année, mais nous travaillons pour que la prochaine soit meilleure», affirme Laurent Roquette. En espérant que chacun reprenne son stylo.