Fleury Michon : bientôt deux ans d’activité…

Le site Fleury Michon du Cambrésis a mis du temps à émerger. Annoncé dès la fin de 2005, un premier projet envisageait de créer une unité de fabrication de plats cuisinés destinés à composer les repas servis à bord des avions de ligne (le catering). La situation économique a cependant contribué à différer l’implantation dans le temps et à changer la nature du projet qui s’est orienté vers la charcuterie pour les GMS (grandes et moyennes surfaces). Finalement, c’est une usine de fabrication de jambon de porc cuit, prêt à consommer, conditionné, destiné à garnir les rayons frais de la grande distribution, qui a été édifiée… La construction a démarré au printemps 2011 dans la zone Actipôle à Tilloy-lez-Cambrai, à l’ouest de Cambrai, en bordure de l’autoroute Paris-Bruxelles. Et, en novembre 2012, l’usine agroalimentaire a commencé à fonctionner… Cette implantation a bénéficié des aides de l’Etat liées à la fermeture de la BA 103.

 

Le site. L’enseigne, c’est Fleury Michon, mais l’entreprise dont il s’agit s’appelle la SIC ( Société d’innovation culinaire). Sur Actipôle, elle occupe 11 hectares, dont 7 clôturés, avec 14 000 m² de bâtiments, dont 8 400 dédiés à la production. Sa capacité théorique dans ce domaine est de 10 000 tonnes. Fin 2013, le site en était à 3 000 tonnes. Le groupe s’est, en outre, ménagé la possibilité d’une extension. Montant officiel des investissements (infrastructures, bâtiments, process) : 31,1 millions !

 

Stratégie. Pour le groupe – très discret dans les informations diffusées et soumis aux aléas de l’économie et de la consommation – cette implantation correspond à un premier site industriel de fabrication réalisé hors de Vendée, département où l’histoire familiale a commencé en 1905.

Pourquoi le Cambrésis ? Avant l’ouverture de l’usine, il avait été dit que l’Ile-de-France et la moitié nord de la France représentaient environ 40% des ventes du groupe, d’où ce projet proche aussi du nord de l’Europe qui permet notamment au groupe de raccourcir les délais de transport de produits finis.

Cette arrivée va-t-elle stimuler une filière porcine dans la région ou des formations agroalimentaires nouvelles ? Difficile à dire. En attendant, les produits sont réalisés à partir d’une viande de porc provenant principalement de la région Bretagne-Pays de Loire. Les filières françaises, dit le groupe, représentent 60 % de l’approvisionnement aujourd’hui.

Un temps, le groupe envisageait une fabrication à base de volaille. Pour l’instant, la communication du groupe n’en fait plus état. L’usine ne produit que du jambon de porc.

 

Recrutement local. Avant le démarrage du chantier, on évoquait la création à terme de 250 à 300 emplois. Pour l’instant, la SIC, dans son dernier dossier de presse daté de début 2014, citait les chiffres de 48 femmes et de 49 hommes. Moins que prévu donc. Il est à noter que ces recrutements et formations (à partir d’octobre 2012) ont été organisés en lien avec les services de l’Etat et en collaboration avec les dispositifs insertion/emploi de l’arrondissement. Dans le Cambrésis, un dispositif, dit de «Gestion prévisionnelle des implantations et du développement», s’était mis en place dès 2001 afin d’aider les entreprises extérieures ou de l’arrondissement à organiser leurs ressources humaines.

Dans le cas de Fleury Michon, un partenariat s’était mis en place avec Pôle emploi de Cambrai et une charte avait été conclue avec la DIRECCTE.

Selon l’entreprise, les recrutements ont été faits essentiellement dans le Cambrésis, dans un rayon de 12 km autour de Cambrai. 33 % des personnes sont extérieures à l’arrondissement. L’arrivée de Fleury Michon sur Actipôle avait suscité au moins 2 500 candidatures ! Les emplois pourvus concernent les ateliers de fabrication et de conditionnement.