Réindustrialisation du territoire dunkerquois
Flandre Opale Habitat relève le défi du logement
Avec la réindustrialisation en cours, le territoire a fait ses comptes. Il lui faudra construire 12 000 logements dans les dix années à venir, dont 40% pour le parc social pour accueillir les nouveaux habitants. Le bailleur Flandre Opale Habitat s’y attèle déjà en accélérant les mises en chantier dans un rayon de 30 kilomètres autour la partie ouest du dunkerquois.
«Nous accélérons le mouvement pour passer à la construction de 700 logements par an pendant trois ans à partir de 2024, puis à 500 logements par an pendant les sept années suivantes. Il s’agira, dans la très grande majorité, de locatif social, auquel viendra s’ajouter un peu de logements locatifs intermédiaires, plutôt destinés aux agents de maîtrise et jeunes cadres. Plutôt des types 2 et 3, qui sont en déficit sur le territoire», détaille Christophe Vanhersel, directeur général du bailleur social, Flandre Opale Habitat, filiale d’Action Logement, qui a pour actionnaire minoritaire le Medef Côte d’Opale.
Construire sans étendre la ville
Une accélération de la construction rendue indispensable par les implantations prévues de deux usines géantes de fabrication de modules pour batteries électriques (Verkor et ProLogium), mais aussi la construction de deux réacteurs EPR sur le site de la centrale nucléaire de Gravelines. «On parle de la création de 15 000 à 25 000 emplois à 10 ans, selon les estimations. Un tel volume est inédit pour le territoire et il faut bien qu’il y ait une adéquation avec le logement. Sinon, on ne pourra pas accueillir les nouveaux embauchés et les entreprises arrivantes vont aller faire leur marché chez celles déjà existantes. Ne soyons pas naïfs, il va y avoir des départs de salariés vers ces nouvelles entreprises mais on ne veut pas amplifier le phénomène faute de logements en nombre suffisant», explique Erik Cohidon, élu au Medef Côte d’Opale et président de Flandre Opale Habitat, qui a tenu à rappeler que les priorités et attentes en terme de construction n’étaient plus les mêmes que dans les années 1960.
«On n’exproprie plus des centaines d’hectares de terres agricoles pour construire des tours comme on l’a fait à Grande-Synthe à l’époque. Il nous faut du foncier, certes, mais notre objectif n’est pas d’étendre la ville. Il faut densifier ce qui existe déjà en se servant des friches tertiaires ou industrielles ou commerciales et réhabiliter l’existant. Même si cela coûte plus cher», complète-t-il. C’est le cas pour cinq programmes qui ont démarré ou vont démarrer prochainement sur des friches à Dunkerque, Bourbourg et Gravelines, pour un total de 348 logements.
Les salariés en mobilité également concernés
Dans son plan logements, Flandre Opale Habitat pense aussi aux salariés en mobilité, c’est-à-dire à ceux qui viendront pour la construction des usines, sans volonté de s’installer à demeure. Pour le bailleur social, plus question de voir des ouvriers se serrer dans des mobil-homes dans les campings du territoire, comme cela s’est beaucoup pratiqué lors de la construction du terminal méthanier au port de Dunkerque il y a une dizaine d’années. «Certains de nos logements leur seront réservés, avec mise en place de services annexes qui pourraient être pris en charge par les entreprises. Ce sera des logements dits 'réversibles', c’est-à-à-dire qu’ils pourraient retrouver des locations longue durée une fois les chantiers terminés», précise Christophe Vanhersel.
Par ailleurs, Flandre Opale Habitat doit lancer dans les 12 mois à venir une agence spécifique pour accueillir les personnes qui chercheraient un logement suite à leur arrivée à Dunkerque pour le travail. Et invite aussi les entreprises installées ou qui vont s’implanter à lui faire part de ses besoins en logements.
INFOH’JOB : du logement à l’emploi
Aider ses locataires les plus éloignés de l’emploi à retrouver un travail. C’est le pari audacieux que fait Flandre Opale Habitat avec son dispositif «INFO’JOB», lauréat d’un appel à projets des Directions Régionales de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités. Lancé début 2024, le dispositif consistera en un repérage des locataires non accompagnés par les services publics de l’emploi, puis de leur proposer une formation adaptée pour apprendre un métier en tension de main d’œuvre.