Flandre création se lance dans le financement participatif

Après les chanteurs, c’est au tour des entrepreneurs de profiter du concept de financement participatif. Les BGE (Boutiques de gestion) et MyMajorCompany viennent de lancer "Notre petite entreprise", une plate-forme de crowdfunding dédiée aux porteurs de projet.

6 000 € c’est le montant de la jauge EcoBrico, somme qui permettra aux deux concepteurs de ce site d’annonces spécialisé dans le matériel de bricolage de démarrer une nouvelle campagne de publicité. Pour lancer une nouvelle série de T-shirts, le créateur de la marque “Malo-les-Bains” a besoin lui d’un soutien à hauteur de 1 500 €. Comme Grégoire l’avait fait pour sortir son premier CD, ces deux projets dunkerquois sont inscrits sur une plate-forme de fonds participatifs. Initiée par le réseau national BGE et MyMajorCompany, baptisée «Notre petite entreprise», cette plate-forme de crowdfunding est dédiée à l’entrepreneuriat et est accessible aux porteurs de projet accompagnés par les Boutiques de gestion du pays. A Dunkerque, c’est Flandre création qui oriente les créateurs «dont le projet colle à l’esprit de la démarche» précise Jérôme Delerue, responsable service création BGE Flandre création. «Il faut être à l’aise avec la communication, être capable de mobiliser un réseau, poursuit ce dernier. De notre côté, on veille surtout à ce que les créateurs qui se lancent dans cette démarche soient en mesure d’appliquer les contreparties.» Remerciements publics, participation au projet, badges… les idées pour remercier les généreux donateurs ne manquent pas. Les contributeurs de Morgan Pavaut, créateur de la marque “Malo-les-Bains”, pourront par exemple, et moyennant 25 €, obtenir le T-shirt original de la marque, le sweat pour 50 €, et même participer au shooting photo s’ils déboursent 100 €. «Chaque été depuis trois ans, nous sortons un T-shirt ‘Malo’ dans l’esprit ‘I love NY’, mais on a très vite été dépassés par la demande, explique Morgan Pavaut. Il y a un réel engouement des Dunkerquois pour ce produit, donc on s’est dit qu’en 2014, on allait se lancer dans un vrai projet et sortir une vraie collection. Passer par un système de fonds participatifs pour un T-shirt identitaire, ça coulait de source.» Comme tous les projets proposés sur la plate-forme, les T-shirts de Morgan Pavaut ont 89 jours pour convaincre les financeurs de dégainer leur CB. Car «89 jours c’est la limite technique qu’on s’est fixé, explique Guillaume Pépin, chef de projet MyMajorCompany. Aujourd’hui, on sait qu’une campagne courte et intense est plus efficace, et qu’en moyenne un projet c’est entre 3 000 € et 5 000 € de levée de fonds.» Dans le cas où la mise n’est pas atteinte, l’argent retourne dans les porte-monnaie des contributeurs. Le projet peut être abandonné ou revu et corrigé. Souvent, il s’agit de revoir ses ambitions et d’ajuster la jauge en conséquence pour mieux rebondir. «C’est plus facile la deuxième fois, confirme Guillaume Pépin. On a déjà mobilisé ses réseaux et constitué un noyau de contributeurs qui, dans 90% des cas, se trouvent dans un rayon de 10 km autour du projet.» Quant au projet, il repose sur deux éléments : le don contre don et faire une campagne au bon moment. «Le fonds participatif, ce n’est pas magique : il faut avoir du temps pour ça, d’où l’importance d’un bon accompagnement», conclut Jérôme Delerue.