Flambée des prix des matériaux : le BTP mosellan exprime son inquiétude

Depuis plusieurs mois, les entreprises de BTP font face à une flambée des prix des matériaux qui s’accompagne de nombreux retards d’approvisionnement. Il s’agit là d’un phénomène mondial lié à la crise sanitaire de la Covid-19 qui a désorganisé les chaînes de production et les circuits logistiques internationaux. Les hausses de prix concernent de nombreux produits et sont conséquentes : + 50 % pour l’acier depuis début 2021, + 28 % pour le cuivre et + 22 % pour le zinc sur un an. Le bois, les produits plastiques, les isolants, les matériaux bitumineux connaissent eux-aussi des augmentations continues depuis le début de l’année. Les entreprises de BTP font face à un risque d’effondrement de leurs marges. De nombreux marchés sont signés à prix fermes plusieurs mois avant le démarrage des travaux et avant la commande des matériaux. Par ailleurs, l’incertitude de recevoir les produits nécessaires à la réalisation des chantiers se renforce chaque semaine. Des pénuries sont annoncées dans différents secteurs.

Appel aux maîtres d'ouvrage et bailleurs

Les entreprises vont devoir décaler certains travaux, ce qui n’est pas sans conséquence. En effet, des pénalités de retard peuvent être appliquées par les maîtres d’ouvrage aux entreprises, situation paradoxale alors que celles-ci ne sont pas responsables de la situation. De vives inquiétudes exprimées par Pierre Schaeffer, président de la Fédération BTP Moselle : «La situation est préoccupante et inquiète davantage chaque semaine les entreprises de BTP. Notre secteur est doublement victime. Les entreprises ne parviennent pas à répercuter les hausses des prix des matériaux et vont se voir réclamer des pénalités de retard. Nous sommes face à une bombe à retardement. Je suis soucieux pour la pérennité des entreprises de BTP. Elles restent fragiles suite au confinement du printemps 2020, pendant lequel les chantiers avaient été arrêtés deux mois. J’ai dernièrement écrit à l’ensemble des maitres d’ouvrage publics et des bailleurs sociaux de Moselle pour les alerter de la situation. Il est indispensable qu’ils acceptent de négocier avec les entreprises un partage des surcoûts et d’être plus souples face aux retards. Notre Fédération a par ailleurs demandé au Gouvernement le gel temporaire des pénalités de retard pour les marchés publics et privés ainsi qu’une révision systématique des conditions de prix des contrats.»