A Sars-et-Rosières
Fizzy se lance dans le e-commerce
Dans les années 1990, Edgard Vandoorne a une idée qui bouleverse la vie des gourmands et de Fizzy, son entreprise de négoce de bonbons : il va les conditionner avec des jouets ou des peluches. Il vient de créer le «candy concept». Si sa recette égaie toujours les rayonnages des moyennes et grandes surfaces, la voici aussi depuis avril à portée de clics.
Tout est là. Les colliers de bonbons, les pochettes surprises, les chocolats enlacés par une peluche, les mugs débordant de confiseries. «Les produits sont intemporels», sourit Béatrice Bertin, fille d’Edgard Vandoorne et directrice administrative et financière de Fizzy. N’empêche que de Sars-et-Rosières où l’entreprise est installée depuis 1997, après être passée par Baisieux et Flines-lez-Raches, sortent chaque année 80 nouveautés.
Elles ne naissent pas seulement au premier étage de l’entreprise où se niche le «studio de création» mais des têtes de chacun des 70 employés. «On souhaite que nos collaborateurs soient acteurs du changement chez Fizzy», détaille Elodie Cambron, responsable Ressources humaines.
Présent dans 53 pays du monde
Les ingrédients sont, eux, toujours les mêmes. Les bonbons et chocolats arrivent par camions entiers d’Europe, une partie de la barbe à papa est faite sur place depuis 2007, quatre employés se relaient pour y arriver, l’autre partie de sa production se fait en Pologne. Les jouets et peluches viennent, eux, surtout d’Asie. «Il n’y a quasiment plus d’usines qui fabriquent des peluches en Europe, explique Béatrice Bertin. Celles qui le font encore ne nous permettent pas de rester dans nos prix de vente.» Le conditionnement se fait à Sars-et-Rosières. Des saisonniers et des membres des ESAT d’Orchies et Montigny-en-Ostrevent renforcent les équipes pour préparer les fêtes de Noël et Pâques. Une fois emballées, 20% des friandises prennent le chemin de 52 pays du monde ; tout le reste garnit les rayons de grandes et moyennes surfaces partout en France. «Nous sommes des petits dans la cour des grands», pointe la directrice administrative et financière.
Fizzy, dont son frère, Bernard Vandoorne, est désormais le PDG et leur associée, Catherine Ricoleau, la directrice du pôle conception, affiche un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros. «La croissance a eu des nombres à deux chiffres pendant dix ans, poursuit-elle. C’était un nouveau concept, de nouveaux produits. Aujourd’hui, le marché est relativement mature.» En 2019, sa croissance était de 2,1%. L’entreprise a décidé de plancher sur un lancement dans le e-commerce le 9 avril 2020. Rémi Bertin, le fils de Béatrice, se chargeant du site internet. Le premier confinement n’a pas eu raison de leur détermination : fizzy.fr était là le jour prévu.
«Le site ne compense pas les pertes de cette année», prévient Béatrice Bertin. Le chiffre d’affaires de Fizzy a en effet baissé de 12% cette année à cause de la Covid-19. «Mais, se réjouit-elle, il marche bien.»