Fives ECL, l'ancrage local d'un groupe international
Implantée depuis 75 ans dans la métropole lilloise, Fives ECL, entreprise du groupe d'ingénierie industrielle Fives, fournit les alumineries partout dans le monde. 18 000 m2 au cœur de Ronchin pour exporter 90% d'un savoir-faire dont elle est leader.
Nicolas Mellot, chef de projet, a travaillé plusieurs années sur ce déménagement. Alors, fin juin, quand les nouveaux ateliers de Fives ECL à Ronchin sont inaugurés – en présence de Xavier Bertrand puisque la Région a financé ces rénovations dans le cadre du programme «Territoires d'industries» à hauteur de 98 000 € sur un montant global de 4 M€ –, c'est l'aboutissement d'un long travail.
«Nous
avons voulu optimiser deux bâtiments de chacun 18 000 m2,
certes sur le même site mais séparés, ce qui n'était pas du tout
pratique pour les équipes. Certaines pièces pouvaient parcourir
jusqu'à 9 km», explique-t-il. Quatorze halls
de fabrication, un
bâtiment dédié à la logistique (gestion des pièces de rechange)
et un autre à la production : depuis Ronchin, Fives ECL occupe
quasiment toute la rue Chalant depuis son implantation, il y a 75 ans.
Fondée
à Lille en 1947 par trois ingénieurs
(sous le nom d'Electricité, Charpente et Levage, en raison de leur expertise dans ces domaines), Fives ECL est devenue, dans les années 1960, pionnière
dans la mécanisation des usines de production d'aluminium. Rachetée
par Aluminium Péchiney en 1971, la société a rejoint en 2015 le groupe
international Fives – 8 000 collaborateurs –, devenant
Fives ECL. Elle fait partie de l'activité aluminium de Fives qui
compte huit sociétés et plus de 700 collaborateurs en France, mais
aussi au Canada, en Afrique du Sud, au Moyen-Orient, en Inde et en
Australie.
A
l'ère du défi industriel
Parmi
les clients de l'entreprise ronchinoise, Aluminium Dunkerque. Mais
c'est bien là l'un des rares clients des Hauts-de-France puisque
l'entreprise exporte
son savoir-faire à 90%.
«Nos clients sont des
producteurs d'aluminium primaire auxquels nous fournissons les
machines pour produire eux-mêmes l'aluminium dans leurs usines», explique Sébastien Cailleteau, directeur de l'usine depuis 2019,
fort d'une expérience de plus de 20 ans dans le groupe.
Les
ponts roulants fabriqués à Ronchin permettent donc aux industriels
de transformer l'alumine en aluminium. Alors que 90% des nouvelles
alumineries sont créées en Chine – l'un des pays où le charbon
est le moins cher, permettant ainsi la construction d'alumineries
plus facilement –, Fives ECL a fait le choix de ne plus vendre vers
ce pays pour conserver son savoir-faire. C'est à Fives ECL que l'on
doit par exemple les planchers et les plafonds du métro lillois.
«Nous ne vendons plus en Chine depuis 2005, cela nous a donc demandé de nous réorganiser et de réadapter nos marchés, nos flux. Nous nous sommes orienté vers davantage de service après vente, et cela explique aussi l'inauguration de ces nouveaux ateliers», explique le directeur. Comme bon nombre de matières premières, après une chute vertigineuse en 2020, le cours de l'aluminium a atteint un seuil jusqu'alors jamais franchi, à plus de 3 000 dollars la tonne.
Selon les années, Fives ECL affiche un chiffre d'affaires
qui oscille entre 50 à 70 M€ et possède une base installée de
plus de 1 000 machines à travers le monde.