Financer le rebond ?

Le Calaisis bénéficie pour la seconde fois de fonds conséquents pour financer et développer des projets à dominante industrielle. Des PME sont ainsi appelées à faire connaître leurs ambitions auprès de Finorpa conseil et de la CCI Côte d’Opale. Les promoteurs du fonds ont en effet quelques millions d’euros à disposition et sont demandeurs ! Vivendi continue d’investir dans le Calaisis, et ce, depuis 2008 : participer au rebond est crucial.

Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Côte d’Opale, Marc Welcomme, DRH de Vivendi, et Jean-Marc Duvivier, dirigeant de Finorpa.
Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Côte d’Opale, Marc Welcomme, DRH de Vivendi, et Jean-Marc Duvivier, dirigeant de Finorpa.

 

Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Côte d’Opale, Marc Welcomme, DRH de Vivendi, et Jean-Marc Duvivier, dirigeant de Finorpa.

Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Côte d’Opale, Marc Welcomme, DRH de Vivendi, et Jean-Marc Duvivier, dirigeant de Finorpa.

Le Calaisis n’en attendait pas moins. En ces temps de plans sociaux à grande échelle, le comité de pilotage du plan de revitalisation de Vivendi met du baume au coeur des acteurs économiques du territoire. Le géant français est revenu l’an dernier pour une seconde mission sur le Calaisis. Le groupe français s’appuie sur Finorpa conseil, une filiale du fonds d’investissement Finorpa “réveillée pour l’occasion”. En décembre 2010, Finorpa conseil et Vivendi ont signé une convention dont l’objet est de “rechercher et aider à la réalisation de projets de création ou de développement d’activité permettant la création d’emplois pérennes sur la zone d’emploi de Calais”. Pas de grands groupes cependant : “on pourrait financer des filiales installées ici, mais ce n’est pas le but” précise Henri Biniais, chargé de mission chez Finorpa conseil. La cible, ce sont les PME, créatrices privilégiées d’emplois non délocalisables. Finorpa a défini une fourchette de 300 à 350 emplois à créer (équivalents temps plein en CDI) dans les trois ans que durera la convention. Pour ce faire, un premier fonds destiné aux prêts de 3,5 millions d’euros. Bonifié, les prêts affichent un taux attractif de 1,5%… Un second fonds intéressera encore plus les investisseurs et développeurs d’emploi : les subventions directes bénéficient d’un fonds d’1,150 million d’euros. “Petits projets, créations effectives d’emplois et actions structurantes” sont les axes dans lesquels les chefs d’entreprise intéressés doivent s’inscrire.

Chiffres 2011. Ainsi, 19 projets ont été examinés par les trois comités d’engagement du printemps, de l’été et de l’hiver 2011 : 14 sont lauréats d’un prêt et 4 ont obtenu une subvention. Il en a coûté 1,61 million d’euros pour financer ces projets (prêts et subventions) à dominante industrielle. Chaudronnerie, mécanique et travaux des métaux pour 7 d’entre eux, qui devraient créer 45 emplois. Génie climatique, imprimerie, fournitures industrielles, textile et chimie pour 6 projets d’où sortiront 128 emplois. Les 7 projets relatifs aux travaux sur métaux ont bénéficié de 304 000 euros de financement, soit 6 700 euros/emploi. Le total du financement des projets suivants atteint 650 000 euros pour 128 créations d’emploi escomptées, soit un peu plus de 5 000 euros par emploi. Ces sommes restent faibles et ne constituent qu’une aide marginale dans le financement moyen des emplois industriels en France qui flirte avec les dizaines de milliers d’euros. L’enveloppe maximale par emploi créé est de 10 000 euros. Les emplois industriels se décomposent (en projection sur trois ans) comme suit : 8 cadres, 6 commerciaux, 14 administratifs et 150 ouvriers qualifiés. A ce stade, 132 emplois sont effectivement créés par les porteurs de projet – “nous en avions projetés 157”, glisse Marc Welcomme, DRH du groupe Vivendi et superviseur du fonds. “Nous intervenons en besoin de fonds de roulement mais nous ne remplaçons pas les banques, a-t-il précisé. Nous aidons les porteurs de projet en les accompagnant.” Finorpa met l’accent sur le développement endogène du territoire. A Calais promotion (l’agence de développement économique de la ville), on va chercher des investisseurs à l’extérieur ; à Finorpa, on booste les talents territoriaux (voir encadré).

Si ça va plus vite, nous suivrons”. Finorpa suit les dossiers avec des études régulières sur l’emploi. Tous les six mois, un relevé chiffré est établi. Il faut mettre celui-ci en relief avec la durée moyenne des projets, “qui est de l’ordre de huit à dix mois” selon Finorpa. Le rythme de croisière est atteint et le partenaire financier (la Caisse d’épargne) est à l’affût. “Nous essayons d’être significatif sans être prépondérant. Nous sommes un catalyseur”, résume Henri Binias, chargé de mission à l’agence calaisienne de Finorpa. “Nous sommes au tiers de notre mission. Si ça va plus vite, nous suivrons”, promet Marc Welcomme. Les Calaisiens sont prévenus…