Feu vert de Rome à l'entrée de l'Etat au capital du réseau de Telecom Italia

Le gouvernement italien a donné lundi son feu vert à l'entrée de l'Etat dans le capital du réseau fixe de Telecom Italia (TIM), en vue d'une offre d'achat conjointe...

En cas de succès de l'opération, l'Etat italien marquera son grand retour dans un groupe considéré comme stratégique © Miguel MEDINA
En cas de succès de l'opération, l'Etat italien marquera son grand retour dans un groupe considéré comme stratégique © Miguel MEDINA

Le gouvernement italien a donné lundi son feu vert à l'entrée de l'Etat dans le capital du réseau fixe de Telecom Italia (TIM), en vue d'une offre d'achat conjointe avec le fonds d'investissement américain KKR.

Le conseil des ministres a approuvé un décret-loi "visant à garantir les ressources financières" permettant à l'Etat de prendre une part allant jusqu'à 20% dans le réseau, a annoncé devant la presse le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti.

Cette participation, "d'un montant maximum de 2,2 milliards d'euros", permettra "l'exercice de pouvoirs spéciaux et la capacité d'avoir un impact, en termes de stratégie de sécurité, sur ce que nous considérons comme une infrastructure décisive pour l'avenir du pays", a-t-il déclaré.

Un protocole d'accord signé début août avec KKR prévoit que l'Etat italien prendra une "participation minoritaire" dans la future société de TIM regroupant son réseau fixe et sa filiale de câbles sous-marins.

L'Etat est déjà actionnaire de Telecom Italia à travers la part de 9,81% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP).

En cas de succès de l'opération, il marquera son grand retour dans un groupe considéré comme stratégique, qui avait été privatisé en 1997 par le gouvernement de Romano Prodi.

L'objectif du gouvernement est de "prendre le contrôle stratégique du réseau de télécommunications et sauvegarder les emplois", a assuré en conseil des ministres la Première ministre Giorgia Meloni, citée par son entourage. "La décision d'aujourd'hui est un premier pas", a-t-elle ajouté.

Après des mois de suspense, TIM avait opté fin juin pour l'offre du fonds KKR en vue du rachat de son réseau, et entamé des négociations exclusives avec lui.

La proposition de KKR, qui atteint sous certaines conditions 23 milliards d'euros, a été jugée plus avantageuse que l'offre concurrente de la CDP, qui tournait autour de 19,3 milliards d'euros.

Solution définitive

L'offre de KKR est restée cependant nettement en dessous des attentes du géant français des médias Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia avec une part de 23,75%, qui avait estimé la valeur du réseau à 31 milliards d'euros.

Vivendi a néanmoins jugé que "l'engagement direct du gouvernement" italien était une "nouvelle positive", et attend désormais "l'ouverture d'un dialogue sérieux" pour "parvenir à des solutions concrètes et réalisables".

Une offre conjointe entre Rome et KKR devrait impliquer aussi d'autres investisseurs italiens comme le fonds d'infrastructure F2i. 

La CDP, qui détient également une part de 60% dans Open Fiber, le concurrent de TIM, pourrait elle aussi prendre une part dans le réseau, selon M. Giorgetti.

Au total, la participation des investisseurs italiens devrait osciller entre 30 et 35%, laissant la majorité à KKR.

"Nous espérons pouvoir donner un cadre définitif et stable à une histoire qui se trouve dans l'impasse depuis longtemps et qui pourrait ainsi trouver une solution définitive dans les mois à venir", a souligné M. Giorgetti.

La cession de son réseau devrait permettre à Telecom Italia de diminuer son énorme dette, qui s'élève à 26,2 milliards d'euros.

La date butoir pour le dépôt d'une offre contraignante pour le rachat du réseau a été fixée par Telecom Italia au 30 septembre.

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