Ferques : les Carrières du Boulonnais sur de bons rails
Les Carrières du Boulonnais ont fait le dos rond depuis mars 2020. Aujourd'hui, avec la mise en service de leur nouveau terminal ferroviaire, elles sont prêtes à affronter l'avenir.
La crise sanitaire, chacun la traverse comme il peut. Du côté des Carrières du Boulonnais (Groupe CB) le choc a été rude. La fermeture brutale, dès mars 2020, de l’ensemble des chantiers BTP et TP (y compris du grand Paris), jusqu’en juin 2020, a porté un coup d'arrêt à l'activité. Une chute d'activité accentuée par la réduction drastique des commandes d'ArcelorMittal, également en production minimum, jusqu’en décembre 2020. Résultat : «-15% de chiffre d’affaires, et une année compliquée au point de vue humain», avoue Vincent Amossé, directeur général de la filière granulats du Groupe.
Néanmoins, tout est mis en œuvre pour passer le cap, sans amputer l'avenir. L'activité partielle est instaurée sur l’ensemble du groupe avec pas moins de 20 000 heures payées par le plan d’aide aux entreprises. «Nos représentants du personnel ont été super», se félicite Vincent Amossé. Aucune personne n'a été licenciée, même si les contrats intérim n’ont pas pu être renouvelés. Les actionnaires acceptent de leur côté de ne pas prendre de dividendes, ce qui a permis à Carrière du Boulonnais d’avoir un maximum de trésorerie. «C’est la force d’être un groupe familial», défend Vincent Amossé.
Un nouveau terminal ferroviaire
Les efforts consentis ont permis d'achever le terminal ferroviaire T2020. Le précédent terminal, datant de 1974, avait une capacité de chargement d'un peu plus de 2 millions de tonnes par an, et il était arrivé à saturation. Le choix a été fait de le changer, de le moderniser et d’augmenter sa capacité à 4 millions de tonnes. En prime, le chantier a été accompagné par une mise aux normes autour des récupérations de poussières et de la réduction du bruit. Un investissement de 12 millions d’euros, soutenu par la Région dans le cadre des aides au développement, et mis en service début 2021, près de six mois après la date initialement prévue.
L’enjeu est de manutentionner 3 millions de tonnes sur les premières années, ainsi que de voir différemment la façon de livrer par un report modal du routier vers le ferroviaire. Avec, à la clé, une baisse de l’empreinte carbone. «Notre objectif, c’est de la faire réduire significativement, défend Vincent Amossé. Nous voulons également réduire les camions. Sur la route, 50 camions, ce sont 50 raisons d’avoir un accident...»
Une nouvelle filiale en vue
La RSE est d'ailleurs un enjeu d'avenir important pour le Groupe CB, par exemple engagé dans la préservation de la biodiversité autour de la carrière. Il veut, notamment, s'inscrire dans l'économie circulaire. «Nous sommes en train de mettre en place la quatrième filiale du groupe, qui s’appellera CB Green», explique Vincent Amossé. Le challenge est d’être capable de recevoir des matériaux de déconstruction, de les traiter et de les recycler.
Le Groupe CB regroupe aujourd'hui trois filiales qui emploient 650 salariés, dont 180 sur le seul site de Ferques qui assure une production de 6,5 millions de tonnes par an. Le BTP des Hauts-de-France draine 3,5 millions de tonnes par an ; l’industrie sidérurgique d’ArcelorMittal, 1 Mt par an.