Fermeture du tronçon nord du RER B: beaucoup de flegme et des bus pour limiter la galère

La fermeture pour travaux, inédite un jour ouvré, du RER B au nord de Paris en direction notamment de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, annonçait un lundi compliqué. Mais le dispositif de bus de substitution a permis de...

Un panneau informe les voyageurs des transports de substitution pendant la fermeture du RER B, le 13 août 2023 à la gare du Nord à Paris © Miguel MEDINA
Un panneau informe les voyageurs des transports de substitution pendant la fermeture du RER B, le 13 août 2023 à la gare du Nord à Paris © Miguel MEDINA

La fermeture pour travaux, inédite un jour ouvré, du RER B au nord de Paris en direction notamment de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, annonçait un lundi compliqué. Mais le dispositif de bus de substitution a permis de limiter la galère des usagers et touristes. 

"C'est bien organisé, on arrive vite", juge Juliette Aimé, 40 ans, assistante de personnes à mobilité réduite qui s’est levée à 04H00 du matin, comme d'habitude, et se dit "très contente" d'avoir attrapé le bus de substitution.

Six cents bus assurant 2.400 rotations, 1.000 chauffeurs, 200 gilets rouges chargés d'orienter les voyageurs, 40 bagagistes mobilisés: le dispositif pour pallier l'interruption du trafic sur l'axe nord de la deuxième ligne la plus fréquentée d'Europe est inédit par son ampleur. 

Depuis samedi et jusqu'à lundi soir aucun train ne circule dans les deux sens, entre Paris-Gare du Nord et Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en direction de l'aéroport Charles de Gaulle, et sur le deuxième axe, entre Aulnay et Mitry-Claye (Seine-et-Marne).

À la station Stade de France, des dizaines d’agents de la SNCF ont été mobilisés dès l'aube pour guider les passagers.

"Aujourd'hui on attend du monde", s'inquiète Yor Dnaiye, 49 ans, "mais ici presque tout le monde parle anglais, alors ça va", se rassure-t-il.

"Bien sûr il y en a que ça énerve un peu. D’autres, au contraire, sont assez contents de la logistique", ajoute l'agent d'accueil.

Parmi les mécontents, Saifi Adamo, 35 ans, agent d’escale chez Air France qui s’est levé plus tôt pour faire ce "grand détour" et sera malgré tout "en retard au travail". "Je ne dis pas qu’il faut pas faire de travaux mais pour moi c’est mal organisé", dit-il.

A l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, certains touristes sont parfois un peu désorientés tel Marcel, arrivé d'Allemagne (qui ne souhaite pas communiquer son patronyme). L'homme de 31 ans se "sent perdu" mais finit par trouver une navette pour rejoindre la capitale.

Tout est fluide

Dans la salle de contrôle de la SNCF en gare du Nord, une dizaine de personnes suit les opérations. "Ce matin, ça s'est très bien passé, pour les bus comme pour les trains. Il y a quand même beaucoup moins de monde que d'habitude", confie en fin de matinée, Pascal, le chef de salle, au ministre délégué aux Transports Clément Beaune et au PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou venus inspecter le dispositif.

"Il y a eu une bonne gestion des flux de voyageurs avec des départs (de bus) toutes les quatre à sept minutes" depuis l'aéroport et un temps d'attente qui n'a "jamais dépassé les 15 minutes", rend compte à la salle de contrôle un agent en poste à Roissy.

"Tout est fluide", avec un taux de remplissage des bus "en moyenne de 60 à 70% avec des pics à 90% sur les lignes desservant l'aéroport Charles de Gaulle" et "moins de 50% sur celles entre Mitry et Aulnay sous Bois", a indiqué en début de soirée la préfecture de Seine-Saint-Denis.

A la SNCF, en pleine heure de pointe du soir, on jugeait que "l'affluence a été maîtrisée, les messages diffusés ces derniers jours entendus".

Les autorités avaient appelé depuis des semaines les usagers concernés à reporter leurs déplacements. Le week-end s'est ainsi déroulé sans perturbations majeures.

Mais ce lundi inquiétait avec un dispositif de substitution capable de transporter 100.000 personnes, contre 200.000 personnes attendues un jour ouvré de mi-août. L'inquiétude concernait principalement les professions qui ne peuvent pas poser de RTT ou télétravailler, comme les professionnels de santé.

Réalisés au coeur de l'été, ces travaux ont pour objectif de moderniser les voies du RER B et de le doter d'un nouveau terminus près du Stade de France, qui doit permettre aux trains de continuer de circuler sur certains tronçons en cas de coupure sur la ligne.

"Quand on rattrape des sous-investissements de plusieurs décennies, il y a des programmes de travaux qui sont très chargés. On a besoin de le faire, c'est pour la bonne cause", a affirmé Clément Beaune, conscient "qu'on crée des galères" avec un service "forcément dégradé".

Les travaux se multiplient en ce dernier été avant les Jeux olympiques de Paris. Les lignes de RER A, C, D, E connaissent des fermetures partielles jusqu'à fin août, tout comme plusieurs lignes de métro.

33R62J8