FCE Oise, une association 100% femmes dirigeantes tournée vers l'engagement
Lancée en 2016 dans l'Oise, l'association FCE rassemble des dirigeantes d'entreprise, peu importe la taille et les secteur d'activité. Si le business entre elles peut se faire, ce n'est pas l'objectif premier de l'association, résidant plutôt dans l'engagement des femmes à des postes à responsabilité. La nouvelle présidente Élisabeth Lepoittevin, succédant à Godeleine Delcourte, a animé la seconde réunion de l'année, à Clermont, le 27 février.
Elles sont indépendantes, novices,
expérimentées, seules ou à la tête de plus de 100 collaborateurs.
Elles exercent dans le domaine de l'automobile, la restauration,
l'industrie, la cosmétique, les pompes funèbres, les assurances, le
droit, l'agriculture, l'immobilier, les formations ou encore le
médical. Ces femmes ont créé leur entreprise et sont le modèle de
toute une génération, génération de femmes affirmant leurs
compétences.
Et cette implication, FCE France - premier
réseau de femmes chef d'entreprise de France - la représente :
faire briller l'entrepreneuriat féminin, tel en est son fondement.
Au sein de cette association, la bienveillance et l'entraide se
mêlent à l'accompagnement de la
croissance d'une entreprise par le développement
professionnel et personnel de la dirigeante. Car ce réseau rassemble
des femmes engagées dans leur entreprise mais aussi dans
l'entrepreneuriat en général, impulsant des actions
concrètes et des idées nouvelles.
La place de la femme
Et la mission de la nouvelle présidente
de la délégation de l'Oise, Élisabeth
Lepoittevin, est de très loin importante tant entreprendre
pour une femme demeure complexe. Selon l’Insee, en 2018, 35% des
entreprises créées sont dirigées par des femmes... même si ce
chiffre a gagné trois points depuis 2010, il progresse peu et est
principalement porté par l’essor de la micro-entreprise. La part
des femmes dans les créations de sociétés, en revanche, stagne.
Si
les raisons proviennent en partie de la société et de la place des
femmes, les blocages émanent également des femmes elles-mêmes :
alors que les créatrices d’entreprises sont plus diplômées que
les créateurs, elles portent des projets généralement plus
modestes. « Nous sommes dans un réseau exclusivement
de femmes dirigeantes non pas parce que nous sommes féministes, mais
parce que les échanges entre femmes sont plus naturels,
évoque Élisabeth Lepoittevin, également gérante de l’Hôtel du
Nord et de La Table d’Élisa à Compiègne. C'est aussi
plus de bienveillance, nous nous comprenons et nous sommes soudées. L'idée est aussi de pousser les femmes à prendre des mandats dans la vie
économiques au niveau local, régional et national, et ainsi œuvrer
pour une juste place des femmes dans les gouvernances. »
C'est
aussi une approche différente de l'entrepreneuriat. « La
vie personnelle des femmes est aussi une entreprise surtout quand
elles ont des enfants, donc nous entreprenons avec une vision plus
sensible, plus bienveillante et dans ce réseau, on se sent à notre
place », témoigne
Sandrine Hyvernaud, à la tête d'Axa prévoyance et patrimoine. Et à
l'unanimité, un travail doit encore être fait pour légitimité la
place de la femme à des postes à responsabilité dans la société.
Un réseau décentralisé et convivial
FCE
Oise, c'est aussi une façon de sortir de l'isolement, que tant de
chefs d'entreprise connaissent, avec, entre femmes, des discussions franches dans lesquelles les échanges sincères priment. « Nous
n'avons pas le même retenue que les hommes, entre nous, il n'y a pas
d'ego, exprime Agnès Bourson,
de l'entreprise familiale de marbrerie Bourson et fils. Nous
avons une vision différente de l'entrepreneuriat car nous sommes
femmes. »
Amitié, écoute,
bienveillance règnent donc au cœur des échanges. Mais c'est aussi
un réseau dans lequel les dirigeantes membres prennent des
responsabilités et sont force de propositions. Durant l'année 2023,
les membres du FCE Oise animeront chacune un atelier d'un sujet au
choix, partageant ainsi une compétence avec les autres.
Si aujourd'hui FCE Oise, lancée en 2016, enregistre une quinzaine de membres, l'association ambitionne de doubler ses effectifs en 2023, suivant ainsi l'objectif des 3 000 membres en France. Et pour celles qui sont intéressées, des petits-déjeuners d'intégration seront organisés tout le long de l'année... pour faire grandir ce réseau de femmes assurément indépendantes.