Fanny Anor, nouvelle préfète, vante les atouts de l'Aisne
Fanny Anor, nouvelle préfète de l'Aisne, vient d'entrer en fonction et fixe les priorités de son action. Elle souhaite incarner dans le département un Etat qui protège, qui soutient et qui soit plus proche du quotidien des habitants. Elle souhaite valoriser les atouts du département : des terres agricoles importantes pour la souveraineté du pays, l'industrie qui fait son retour et son patrimoine à faire connaître.
L'Aisne a un nouveau préfet et il s'agit d'une femme en la personne de Fanny Anor, 37 ans. Cette ancienne professeure agrégée d'histoire-géographie, a fait partie ces dernières années de la direction des cabinets de Gabriel Attal tant à l’Éducation Nationale qu'à Matignon notamment. La seconde femme à endosser la fonction de préfète de l'Aisne après Évelyne Ratte entre 2005 et 2007, a souhaité travaillé dans la préfectorale. « Il y avait une volonté de se frotter à la réalité du quotidien et à la difficulté de la mise en œuvre de l'action, d'agir à une autre échelle là où dans les cabinets ministériels il s'agissait plutôt d'impulser des politiques publiques, note Fanny Anor. J'ai un profil qui peut dénoter parce que je ne suis pas issue des grands corps de l’État, je ne suis pas énarque mais le fil rouge, depuis le début de ma vie professionnelle, a été la volonté de servir le pays. »
Dialogue et proximité
Après avoir salué le travail de son prédécesseur Thomas Campeaux, parti exercer la même fonction en Indre-et-Loire, la préfète a fixé quelques impératifs qui doivent marquer son action : « Il y aura besoin d'un dialogue permanent avec les élus locaux, les parlementaires, les organisations syndicales, patronales et professionnelles, les représentants de la société civile et les Axonais. La Préfecture doit être à l'écoute, facilitatrice et doit agir avec les forces du territoire, explique-t-elle. L'autre impératif sera la proximité. J'irai partout où il y a des problèmes, des obstacles à lever, là où il y a des dossiers qui traînent. L’État n'est efficace que s'il est proche des Français et de leur quotidien. »
L'Aisne et son patrimoine à mettre en avant
Fanny Anor qui a quelque attaches familiales du côté de la Thiérache et du Nouvion, connaît un peu le département et avait assisté à l'inauguration de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts au côté de Gabriel Attal. « C'est un territoire qui a une histoire particulière, berceau de l'histoire de France à Soissons avec Clovis, à Villers-Cotterêts où François 1er a fait du français la langue de nos actes officiels, et c'est au Chemin des Dames que le destin de la Première Guerre mondiale s'est écrit, rappelle-t-elle. Le département a une histoire et un patrimoine exceptionnels à mettre plus en avant pour en faire une terre de tourisme et de découverte. Ici, nous mesurons les défis de notre pays : une agriculture essentielle pour notre souveraineté alimentaire qui fait notre fierté mais dont les agriculteurs sont éprouvés. J'entends leur colère, leur désespoir face à des injonctions paradoxales, j'essaierai de trouver des solutions à leur côté. Il y aussi une industrie qui est partie et qui commence enfin à revenir mais ce retour est fragile et reste un combat de chaque instant. Et des villes et villages qui ont l'impression d'être tenus à l'écart des métropoles et parfois oubliés. »
La nouvelle préfète fixe trois grands axes de son action : un État qui protège, un État qui soutient et un État plus proche des gens. En matière de protection, la préfète entend prioriser la lutte contre la délinquance du quotidien et notamment les cambriolages, plus nombreux dans l'Aisne que dans le reste du pays, continuer à agir contre les violences intrafamiliales et contre les trafics de drogue « qui déchirent les familles, gangrènent des quartiers et touchent aussi les petites villes ». Pour ce qui est du soutien, Fanny Anor pense aux projets à construire et à défendre ensemble avec les collectivités, à « financer le retour des usines » et à aider les entreprises du territoire. Au niveau de la proximité, elle défend la création d'une trentaine d'espaces France Services dans l'Aisne à ce jour, permettant de remettre du service public dans le territoire. Autant de marqueurs de son action qui débute à peine.
Des dossiers à suivre pour la préfète
Fanny Anor débarque dans l'Aisne alors que la mobilisation des agriculteurs bat son plein. Elle recevra les représentants des agriculteurs axonais et va mettre en place les modalités de contrôle unique des exploitations sur demande du Premier ministre afin que cette disposition soit opérationnelle « au premier semestre 2025 ».
Parmi les autres dossiers que la préfète va devoir suivre, il faut citer la mise en œuvre du Pacte Sambre Avesnois Thiérache 2 et la mise en 2x2 voie de la RN2 au nord de Laon avec la concertation en cours pour le contournement de La Capelle. Elle suivra aussi les dossiers d'implantation de sites industriels comme celui de Rockwool. « Le recours est au Conseil d'Etat donc on verra ce que cela donne mais je m'en suis déjà entretenu avec le maire de Soissons. Au-delà de Rockwool, il y a des intérêts forts qui convergent : réindustrialiser le territoire et réussir la transition écologique. Il faut concilier cela tout en n'envoyant pas le message qu'il serait difficile de s'implanter dans l'Aisne », note Fanny Anor. Elle dit aussi suivre le dossier des finances du Conseil Départemental de l'Aisne alors que son président Nicolas Fricoteaux exprime des craintes pour boucler le prochain budget 2025.