«Falstaff» de Verdi à l’Opéra de Lille
En clôture de sa saison lyrique, l’Opéra de Lille présente une nouvelle production de Falstaff, l'ultime chef-d'œuvre de Verdi, mise en scène par Denis Podalydès, avec le chef d'orchestre Antonello Allemandi à la baguette.
En 1893, Verdi a 80 ans, il a écrit 27 opéras – avec un certain succès – et quitte à en composer un dernier, il voudrait que ce soit une comédie. Continuant, après Othello et Macbeth, son compagnonnage avec Shakespeare, il s’attache à la figure grotesque de Falstaff. Ivrogne et malfrat, coureur de jupons et fauteur de troubles, gros, goinfre, mais capable des affections les plus franches et des chagrins les plus amers… Une figure éminemment bouffe que Shakespeare convoqua dans plusieurs de ses pièces, jusqu’à lui donner la vedette dans Les Joyeuses Commères de Windsor.
Remarquable comédien, Denis Podalydès a fait ses débuts de metteur en scène lyrique en 2012 avec Don Pasquale de Gaetano Donizetti. Sa vision de ce personnage attachant, mélancolique et bouffon épouse celle d'Orson Welles, interprète et réalisateur de Falstaff en 1965 : «Falstaff est un glorieux jouisseur et, à la fois, il est d’une bonté constante. Dans l’horizon de la fiction, peu de géants sont des hommes de bien». L'oeuvre de Verdi conjugue ainsi un double crépuscule : celui du truculent chevalier et celui du compositeur, qui se joue de l’âge et de la maladie pour connaître un dernier triomphe.
La
partition virevoltante et pétillante de Verdi sera dirigée par
Antonello Allemandi tandis que le baryton grec Tassis Christoyannis
chantera le rôle-titre.
Représentations les 4, 9, 11, 16, 19, 22 et 24 mai à 20h, les 7 et 14 mai à 16h à l’Opéra de Lille.