Faire vivre la culture en Picardie
Le conseil régional de Picardie et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), service décentralisé de l’État, tous deux chargés de développer la politique culturelle en région, sont mobilisés aussi bien sur la sauvegarde du patrimoine que sur le soutien à la création en passant par la diffusion de la culture sur l’ensemble du territoire.
La Picardie abrite un patrimoine très riche puisque la région compte 1 597 monuments historiques protégés, 22 113 entités archéologiques et 38 musées labellisés “Musées de France”. Du côté de la création, on recense entre autre 30 compagnies de théâtre subventionnées, six scènes conventionnées, 17 éditeurs et trois scènes de musiques actuelles (chiffres DRAC). Deux entités sont chargées de développer la politique culturelle sur le territoire. Le conseil régional d’abord, avec un vice-président en charge de la culture et du patrimoine qui chapote une équipe d’une vingtaine de chargés de mission et dont le budget est de 15 euros par habitant. Viennent ensuite les services de l’État avec la DRAC, qui représente le ministère de la Culture en région. En Picardie, l’institution regroupe près de 80 personnes et le total de ses crédits pour 2014 s’élève à 21 171 477 euros.
Les missions institutionnelles
« La feuille de route est définie par le président, à moi ensuite de la coordonner, et de garantir un suivi avec l’ensemble des chargés de mission », explique Alain Reuter, vice-président en charge de la culture et du patrimoine au conseil régional avant d’ajouter « À nous d’initier la politique culturelle, que ce soit au niveau des tarifs, de l’accessibilité mais aussi de la qualité de l’offre ». Le conseil régional apporte également une aide sur certains temps forts comme le festival des musiques baroques, le festival de Laon ou encore le festival des forêts. Du côté de la DRAC, en plus d’une mission règlementaire avec l’application des mesures en matière archéologique ou de protection du patrimoine, la structure se doit aussi d’appliquer en région les grandes opérations nationales, comme Rendez-vous au jardin mais aussi de décliner les différentes conventions interministérielles qui font de la culture un secteur transversal. « Nous travaillons sur des interventions culturelles en prison ou au sein de centres médico-sociaux, sur l’éducation culturelle aussi, qui est un très gros dossier sur lequel nous collaborons avec le rectorat », explique Nicole Phoyu-Yédid, directrice de la DRAC Picardie, qui rappelle que sa mission ne se résume pas à soutenir ce qui existe déjà mais aussi à faciliter l’émergence de la création sur l’ensemble du territoire.
Sur le dossier de l’éducation culturelle, chaque année, la directrice réunit un comité stratégique pour tirer un bilan des actions menées. « Sur l’année, 4 000 jeunes sont pris en charge sur le temps scolaire, et 4 000 hors temps scolaire. Nous devons voir quelle est la marge de progression, ce que l’on abandonne, comment l’on va rebondir et quelle est la stratégie à suivre ».
Que ce soit au conseil régional ou à la DRAC, chaque secteur culturel (livre, danse, cinéma, théâtre, art de rue, cirque, arts plastiques ou encore musique) est suivi par des conseillers ou des chargés de missions. Un travail « complémentaire », assure Alain Reuter.
Diffuser la culture
« Pour beaucoup, il fallait venir à Amiens pour avoir accès à la culture, mais l’Amiénois ne représente que 8% de la population Picarde ! Nous avons donc pour mission de diffuser la culture sur l’ensemble du territoire », commente le vice-président du conseil régional qui a pu prendre appui sur des structures comme la MCL de Gauchy, le centre de création l’Échangeur, l’Ouvre boîte à Beauvais ou encore la faïencerie de Compiègne pour relayer cette volonté. À présent des formations comme la Comédie de Picardie et l’Orchestre régional se déplacent sur l’ensemble de la région. Une velléité partagée par la DRAC qui souhaite également faire venir les structures et les artistes là où sont les gens. « La culture marque l’identité d’un territoire, il faut donc l’irriguer et lui donner de la lisibilité, ce qui est une tâche très difficile », conclut Nicole Phoyu-Yédid.