Faire du Nord-Pas-de-Calaisune région phare de la logistiquePDC 8383
Rentrée chargée pour la CCI Côte d’Opale. Lors d’un point presse consécutif à une assemblée territoriale, le président, Jean-Marc Puissesseau, a mis en avant le programme de travail consulaire et les projets qui vont occuper la seconde CCI régionale pour les prochaines années.
La création n’est pas (encore) le point fort de la Côte d’Opale. Le président Puissesseau passe son temps à le répéter pour mobiliser : “La création d’entreprise, c’est 90 pour 10 000 habitants en France, 70 dans la région et à peine 50 pour la Côte d’Opale.” La CCI CO veut désormais “réunir l’ensemble des partenaires de la création et de la reprise (…) en lançant la démarche Entreprendre en Côte d’Opale”. A l’image de ce que l’ancienne CCI de Calais avait réalisé avec Force Calaisis qui regroupe tous les acteurs de la création du territoire. Dupliquer ailleurs cette fédération d’initiatives et de savoir-faire doit rendre plus efficients les dispositifs d’aide à la création et à la reprise. “Il y a beaucoup d’argent qui est mis dans la création. Les résultats doivent suivre”, a-t-il glissé. L’assemblée générale de la CCI régionale vient d’adopter son schéma sectoriel. La chambre territoriale l’a approuvé lors de l’assemblée générale du 26 septembre dernier. Ce document de 400 pages rend un diagnostic, définit les axes majeurs du développement régional et fait des propositions.
Vers la réalisation du schéma sectoriel. C’est le grand sujet pour les consulaires : l’avenir stratégique de la région et de ses territoires. Faire du Nord-Pas-de-Calais la région phare du centre européen de la logistique, telle est l’ambition des consulaires régionaux. Positionnée au centre de l’eurorégion, la Côte d’Opale ne peut que souscrire à ce schéma qui définit 5 axes et 21 actions : “promouvoir le développement logistique de la région, renforcer la compétitivité des ports maritimes Nord de France, conforter le rôle de la voie d’eau dans le cadre d’une politique de développement, accroître l’accessibilité aérienne de la région et mutualiser les moyens et les compétences”. Le foncier est multipolaire, les canaux voient leur importance grandir aux yeux des acteurs économiques, le fret aérien en intéresse d’autres et les ressources humaines doivent être fixées à travers des projets. Sur ces 5 piliers, les CCI territoriales entendent bâtir 21 actions nées d’un diagnostic sur les “atouts”, “faiblesses”, “menaces” et opportunités” en région. Autoroutes, ports, canaux et voies ferrées irriguent le périmètre mais les flux sont jugés encore peu conséquents. D’autres installations (notamment aériennes) constituent une opportunité : que faire, à ce propos, de l’aéroport de Cambrai qui voit partir son dernier régiment ? Parmi les actions, notons celles relatives au transport fluvial : la CCI propose de “créer deux sociétés pour renforcer les synergies dans le développement des ports intérieurs entre eux et avec les ports maritimes. La première regrouperait l’ensemble des ports situés sur la liaison Marquion-Dunkerque, la Deûle et la Lys, incluant le port intérieur de la plate-forme de Dourges, Delta 3. La seconde concernerait l’ensemble des ports situés sur la liaison Marquion-Valenciennes. Ces sociétés regrouperaient la CCI de région, les CCI territoriales concernées, des opérateurs ferroviaires et fluviaux et, dans le second cas, les communautés d’agglomération”. Peu à peu, se met en marche une gouvernance régionale qui veut faire le lien avec les territoires.
Vers un appel d’offres. Bien que le préfet ne se soit pas encore prononcé sur le choix ou non d’un appel d’offres pour la future concession portuaire des ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer, Jean-Marc Puissesseau a indiqué que la CCI Côte d’Opale s’apprêtait à y répondre quand il sera lancé par le Conseil régional. Interrogé sur les craintes à avoir dans le cadre concurrentiel, il a déclaré que la “CCI ne craignait personne. Nous avons un bilan et un projet avec Calais port 2015. Regardez ce que nous avons fait pour la sécurité…”. Et de plaider encore : “Nous sommes devenu un laboratoire international sur les questions sécuritaires maritimes. Depuis dix ans, la CCI a investi 200 millions d’euros.”