Énergie avec un très fort potentiel de développement, le biométhane est une ressource prometteuse. Depuis deux ans, les acteurs de la filière travaillent à faire de la région Hauts-de-France la 1re région européenne productrice de biométhane injecté. Un premier «point d’étape» consacré dernièrement aux retours d’expériences, à la filière et aux grands dossiers régionaux s’est tenu à Arras sur une demi-journée, avec de nombreuses interventions et tables rondes.
Un contexte. A l’heure de la transition énergétique et de la troisième révolution industrielle, les énergies renouvelables sont identifiées comme nos sources d’énergie de demain : hydraulique, photovoltaïque, éolien, mais aussi méthanisation. Actuellement en émergence, la méthanisation est encore trop méconnue du monde industriel. Pourtant, les opportunités sont là et les métiers liés, relativement classiques (tuyauterie, électricité, cuves, maintenance, etc.).
Fin 2014, l’objectif a été posé de faire du Nord − Pas-de-Calais une région pionnière de la méthanisation. A l’époque, Philippe Vasseur indiquait que «par sa capacité à accélérer les projets d’envergure régionaux, la troisième révolution industrielle concourra à atteindre ce but . Reposant sur les principes de l’économie circulaire, cette énergie renouvelable est une brique d’un mix énergétique plus respectueux de l’environnement. Son développement génère des emplois non délocalisables et repose sur une matière première locale.
Un manifeste. A l’issue de la matinée, les acteurs du monde économique et institutionnel de la région Hauts-de-France ont paraphé le manifeste suivant pour une ambition économique partagée.
“Engagée depuis 4 ans dans la dynamique REV3, troisième révolution industrielle, soutenant un renouveau économique basé sur la transition énergétique et le développement du numérique, la région Hauts-de-France est pionnière dans le domaine du biométhane injecté dès 2011. À mi-2016, le territoire dispose de 5 unités injectant sur le réseau GRDF, de 3 sites en construction pour une mise en service sous 12 mois et d’une trentaine de projets en préfiguration. Notre objectif commun à horizon fin 2020 est de déployer 40 unités de production en service.
Pour soutenir le développement du biométhane injecté, les acteurs régionaux se sont organisés dans le cadre d’un Comité opérationnel régional du biométhane injecté. Ce CORBI rassemble les structures contribuant à l’émergence et à l’accompagnement des projets de stations de biométhanisation. Il est composé du Conseil régional, des CCI, de la Chambre d’agriculture, des pôles Énergie 2020, Agroe, Syneo et Ecopal, de l’Etat avec l’ADEME et la DREAL, du CERDD, d’industriels (GRDF, Chaumeca) et d’exploitants d’unités (Agriopale, Biogaz Pévèle) et de représentants des collectivités territoriales pilotes sur le sujet en région.
Parallèlement, pour développer les solutions adaptées au marché, le tissu économique régional se structure autour d’une nouvelle filière composée d’industriels prestataires de la méthanisation : le cluster Méthania. Couvrant la totalité de la chaîne de valeur, ce cluster associe 10 entreprises signataires d’une convention d’engagement, qui, par ses critères d’adhésion, régulièrement mesurés, vise l’excellence, la performance et l’implication dans le dynamisme économique de la région. Sur ces bases, les parties prenantes se sont engagées à développer la méthanisation en sensibilisant et en accompagnant les porteurs de projet (promotion, écoute, support administratif, conseil technique et financier…) et optimiser les retombées économiques pour les industriels régionaux, au premier rang desquels ceux de Méthania, en capacité de proposer des solutions techniques éprouvées et un service de proximité.
Lors de son intervention, Philippe Vasseur, commissaire spécial à la revitalisation et à la réindustrialisation des Hauts-de-France.