Exposition aux pesticides: pour Générations futures, les zones tampons sont insuffisantes

L'association Générations futures a appelé mardi à l'instauration de zones tampon de 150 mètres entre les habitations et les zones de pulvérisation de pesticides après avoir mené une étude montrant que plusieurs dizaines de mètres ne suffisaient...

Un agriculteur épand un herbicide sur son exploitation dans la Sarthe, en 2019 © JEAN-FRANCOIS MONIER
Un agriculteur épand un herbicide sur son exploitation dans la Sarthe, en 2019 © JEAN-FRANCOIS MONIER

L'association Générations futures a appelé mardi à l'instauration de zones tampon de 150 mètres entre les habitations et les zones de pulvérisation de pesticides après avoir mené une étude montrant que plusieurs dizaines de mètres ne suffisaient pas à réduire significativement leur présence dans l'air.

Les distances minimales à respecter entre les zones d'épandage de produits phytosanitaires et les habitations sont actuellement de cinq à dix mètres en fonction des cultures, voire de 20 mètres pour certains produits.

Pour évaluer l'efficacité de ces zones tampons, Générations futures a mené en 2023 une étude sur le terrain: elle a placé cinq capteurs mesurant la quantité de pesticides sur trois parcelles non traitées (sur les quatre côtés et au centre) mais entourées de champs où en étaient pulvérisés, dans le Nord (grandes cultures céréalières), en Gironde et dans le Rhône (zones viticoles). 

"Si quelques mètres d'éloignement des pulvérisations de pesticides suffisaient à réduire de manière forte la concentration des pesticides dans l'air, les capteurs que nous avons installés au centre des parcelles devraient logiquement avoir (enregistré) des quantités de pesticides bien inférieures aux capteurs installés en périphérie des parcelles étudiées", souligne Générations futures dans un rapport. 

Or dans le Nord, c'est le capteur central, situé à plus de 35 mètres de la parcelle traitée la plus proche, qui a enregistré les quantités de pesticides les plus importantes.

Dans le Rhône, le capteur central, situé à 70 mètres de la parcelle traitée la plus proche, a enregistré la 2e quantité de pesticides la plus importante. 

En Gironde, à 57 mètres de la parcelle traitée la plus proche, le capteur a enregistré la 3e quantité de pesticide.

Autant de preuves, selon Générations futures, que "des dizaines de mètres d'éloignement des zones pulvérisées par des pesticides ne suffisent pas à diminuer significativement les quantités de pesticides dans l'air".

Par ailleurs, jusqu'à 35 substances différentes ont été observées sur une période de sept semaines sur un seul capteur.

"Les zones non traitées (ZNT) de 5 à 10 mètres utilisées actuellement sont donc clairement totalement insuffisantes pour réduire l'exposition aérienne aux pesticides des personnes habitant en zone agricole", estime Générations futures.

Outre l'élargissement des ZNT, l'association demande à ce que la nouvelle version du plan "Ecophyto", qui doit être finalisée dans les semaines à venir, comporte des mesures permettant enfin "une diminution forte de l'exposition des populations rurales aux pesticides par voie aérienne". 

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