Européennes: Bardella muscle sa campagne en ciblant LR et Attal

Le président du RN Jordan Bardella, qui caracole en tête des sondages, a musclé lundi sa campagne aux européennes de juin en appelant les électeurs de LR à le rejoindre et en attaquant frontalement le...

 © Laura AKHOUN
© Laura AKHOUN

Le président du RN Jordan Bardella, qui caracole en tête des sondages, a musclé lundi sa campagne aux européennes de juin en appelant les électeurs de LR à le rejoindre et en attaquant frontalement le nouveau chef du gouvernement Gabriel Attal. 

Désigné en septembre tête de liste du Rassemblement national aux européennes, M. Bardella entame la nouvelle année en s'efforçant de séduire les électeurs et les militants des Républicains "désespérés" par les débauchages à répétition qu'ils subissent, le dernier en date étant celui de la sarkozyste Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture.   

Le président du RN s'est ainsi adressé directement aux électeurs LR "qui ne souhaitent pas se ranger derrière Emmanuel Macron".

"Je pense que Les Républicains n'ont pas d'autre issue que de se scinder en deux", a affirmé M. Bardella lors de ses voeux à la presse, estimant que LR est "devenu un syndicat d'élus sans incarnation ni projet pour le pays".

Un dirigeant du RN a estimé, pour sa part, que les "capacités de rebond des Républicains sont limitées. On peut toujours parier, mais ça me semble compliqué", a assuré cette source.  

Des électeurs de droite courtisés à la fois par la majorité présidentielle et par l'extrême droite, la candidate de Reconquête Marion Maréchal ayant même invité François-Xavier Bellamy, la probable tête de liste de LR, à la rejoindre lors du lancement de sa campagne en septembre.

Un autre Macron est possible

Dans son discours, la tête de liste du RN aux européennes du 9 juin s'en est surtout pris à son meilleur ennemi: le chef du gouvernement Gabriel Attal, 34 ans, qu'Emmanuel Macron a installé à Matignon notamment pour donner la réplique au jeune candidat du RN (28 ans).

"Je pense que la nomination de Gabriel Attal est le signe qu'un autre Macron est possible", a ironisé le patron du RN, qui a qualifié le dernier remaniement de "cosmétique" et "d'illusionnisme verbal", convaincu qu'il ne "changera strictement rien" à la politique de l'exécutif.

Présentant le nouveau Premier ministre comme un "pur produit du macronisme", il s'est attelé à minimiser ses résultats à la tête du ministère de l'Education, lui reprochant d'avoir quitté son poste "après seulement cinq mois d'annonces et d'agitations, en pleine crise de l'école".

"Il restera donc comme le ministre qui commence un travail sans jamais le finir", a affirmé le président du parti d'extrême droite, qui a toutefois souhaité "bonne chance" au Premier ministre, tout en estimant qu'il "n'a aucune marge de manoeuvre". 

Selon un sondage sur les européennes réalisé par l'institut Elabe et rendu public dimanche par La Tribune et BFMTV, M. Bardella fait la course en tête avec 28,5% des intentions de vote, loin devant la majorité présidentielle (18%), le PS (9,5%), EELV et LR (8,5%).

A la différence du RN et de Reconquête, qui se trouve à 5%, la plupart de leurs adversaires n'ont pas encore désigné leur tête de liste, même si le nom de l'ancien ministre Olivier Véran circule pour la majorité et celui de M. Bellamy pour LR.

"Le Rassemblement national nourrit l’ambition de faire des élections européennes du 9 juin l’acte I du temps de l’espérance dans lequel nous entendons faire entrer le pays en 2024", a souligné M. Bardella, estimant que le scrutin opposera "le camp du renoncement" à celui de la "grandeur".

Présentant ce scrutin comme le "véritable rendez-vous avec la Nation de l'année 2024", en opposition au cap que le président de la République entend fixer en ce mois de janvier pour le pays, il souhaite en faire également "un véritable référendum" sur l'immigration. 

Au sein de son parti, on appelle d'ailleurs les "forces nationales à se parler" en Europe avec l'objectif de parvenir à constituer "une grande force" au sein du Parlement européen, avec les autres formations d'extrême droite. Parmi elles, celle de la Première ministre italienne Giorgia Meloni et celle du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, traditionnel allié du RN.    

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