Europe et haines…
Dans un peu moins d’un mois, tout le monde sera appelé aux urnes pour élire les députés européens. Combien serons-nous à aller déposer un bulletin dans l’urne démocratique ?
La question est toujours latente à la veille des scrutins mais pas besoin réellement d’avoir de boule de cristal pour annoncer que le taux d’abstention sera élevé, reste que nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise. Un boulevard assuré pour certaines organisations politiques. Les derniers sondages le laissent plus que présager.
Selon l’Ifop, seulement 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. La part des abstentionnistes atteint les 76 % chez les 18-24 ans. Derrière ces chiffres et prises de températures en cascade à l’arrivée de l’échéance se dissimule surtout un malaise général entraînant une dérive certaine vers des abîmes de la conscience collective. Cette fuite démocratique palpable peut se combattre à grande dose de pédagogie et de tentative d’explication des réels enjeux.
Le 21 mai, l’Espace Ada organise au Domaine de l’Asnée à Villers-lès-Nancy, une conférence débat avec Emmanuel Morucci, docteur en sociologie et spécialiste de la construction européenne sur le thème : «Un parlement européen pour quelle démocratie européenne ?» Des conférences de ce type se multiplient tout comme celles sur les grands sujets sociétaux et géopolitiques actuels. Des sujets qui tiennent le haut du pavé entraînant une cohorte de mobilisation aux aspects interrogatifs.
La prise de position sur le conflit israélo-palestinien entraînant son lot d’inquiétudes tout comme la lobotomie ambiante au sujet de la guerre en Ukraine sont en toile de fond de ces élections européennes, peut-être les plus importantes de l’histoire contemporaine de notre XXIe siècle. Dans les discours, les slogans des manifestants, les comportements individuels, la haine gangrène et s’affirme comme la grande gagnante laissant peu de place réelle au débat.
La désinformation générale véhiculée en toute impunité par certains contenus en ligne des grandes plateformes du web alimente la pression sociétale et pousse inlassablement l’individu à choisir un camp. La haine n’apporte rien et surtout elle vient bien assez tôt. Ne serait-il pas trop tard car elle apparaît bien là. Le point de rupture n’est pas loin, attention danger…