Eurométropole : un Carré bleu pour une boucle verte

L’Eurométropole vient d’inaugurer le Carré bleu, une boucle de 90 kilomètres pour les cyclistes et les promeneurs, le long des voies navigables, afin de mettre en valeur les espaces naturels de ce territoire de 3 600 km² et, pourquoi pas, y développer le tourisme.

L'ancien ministre belge Stefaan De Clerck, vice-président de l'Eurométropole, a effectué les 90 kilomètres du parcours, carte à la main.  (@Alehteia Press / Benoît Dequevauviller)
L'ancien ministre belge Stefaan De Clerck, vice-président de l'Eurométropole, a effectué les 90 kilomètres du parcours, carte à la main. (@Alehteia Press / Benoît Dequevauviller)

Qu’il y ait une grande proximité entre la métropole lilloise et les arrondissements de Tournai et de Courtrai est une évidence. Et au vu des 180 000 personnes qui franchissent la frontière franco-belge chaque jour, il existe aussi une proximité économique entre ces territoires frontaliers. Mais pas que… Depuis 2008, l’Eurométropole, qui réunit la Métropole européenne de Lille (MEL), la Wallonie picarde et deux intercommunalités flamandes, veut mettre en avant d’autres forces de ce territoire grand comme le Luxembourg.

«L’eau et la nature ne connaissent pas les frontières, expliquent les responsables de cette Eurométropole, à l’occasion de l’inauguration du Carré bleu. On veut aussi que les gens se réunissent.» Cette boucle transfrontalière de 90 kilomètres emprunte les chemins de halage des voies navigables. Il faut dire que le territoire n’en manque pas avec ses 5 400 kilomètres de voie d’eau, dont 300 navigables. Les bords de l’Escaut, la Deûle, la Lys, le canal de Roubaix, qui devient canal de L’Espierres une fois franchi la frontière au niveau de Leers, sont empruntés par ce circuit désormais entièrement balisé, pour un investissement de 30 000 euros. Un trait d’union entre la France et la Belgique

«L’Eurométropole, ce ne sont pas seulement les centres historiques de Lille, Tournai et Courtai, a expliqué Stefaan De Clerck, ancien ministre belge de la Justice et bourgmestre de Courtrai, aujourd’hui vice-président de l’Eurométropole. Nous avons une ambition écologique et nous voulons aussi, pourquoi pas, y développer le tourisme.» La présence de plusieurs élus français et belges concernés par cette boucle, qui traverse leurs communes en chevauchant la frontière, montre la dimension fédératrice du projet.

«Le Carré bleu est une véritable rencontre entre la France, la Wallonie et la Flandre, insiste pour sa part Daniel Senesael, bourgmestre d’Estaimpuis dont la commune de Leers-Nord constitue le cœur de cette Eurométropole. C’est l’occasion de valoriser toutes les richesses de notre territoire. Et c’est vrai qu’il y a beaucoup de nature et une incroyable biodiversité. Il y a quelques années, le canal de Roubaix et le canal de l’Espierres devaient devenir une poubelle à ciel ouvert ou une autoroute. Eh bien, on s’est battus et on a conservé cet axe direct entre la Deûle et l’Escaut et toute cette nature autour.»

203 panneaux, 24 points d’intérêt

En pratique, ce Carré bleu est balisé dans deux directions par 203 panneaux arborant un logo facilement repérable. Plusieurs points de départ sont conseillés, mais on peut débuter le circuit n’importe où. Sur le parcours, il existe 24 points d’intérêt, afin de découvrir la couleur locale des nombreux villages traversés. Enfin, de nombreux cafés et restaurants sont accessibles. Et bien sûr, il y a d’innombrables endroits pour pique-niquer. Finalement, on peut donc vivre à deux pas d’une Métropole comptant 1,2 million d’habitants et trouver de quoi se vider un peu la tête, là juste au bout du chemin…