EuraTechnologies Saint-Quentin, au service des entreprises

EuraTechnologies est arrivé à Saint-Quentin en 2019 sur le site de l’espace Créatis géré par l’Agglomération du Saint-Quentinois. Cette antenne est spécialisée dans l’industrie, la robotique et la SpaceTech avec la présence d’un incubateur et accélérateur de start-up. Élise Mondot, start-up manager et responsable du site depuis deux ans, est chargée de son animation et d’aider les porteurs de projets à mener à bien leurs idées.

Élise Mondot, responsable d’EuraTechnologies Saint-Quentin. (c) Marie-Line Waroude
Élise Mondot, responsable d’EuraTechnologies Saint-Quentin. (c) Marie-Line Waroude

La Gazette de Picardie : Sur le site EuraTechnologies, comment s’articule votre action ? 

Élise Mondot : EuraTechnologies existe en métropole lilloise depuis une quinzaine d’années et a essaimé sur différents sites puis est arrivé à Saint-Quentin en 2019. Notre rôle est d’accompagner les porteurs de projets innovants et les chefs d’entreprise afin qu’ils puissent développer et mener à bien leur idée, selon la phase de maturation qu’ils ont atteint. L’incubation consiste le plus souvent à les aider depuis cette phase d’idée jusqu’à la réalisation de leur premier chiffre d’affaires en passant par la constitution de leur modèle économique. Nous aidons également les entreprises de toute taille, PME, grands groupes à digitaliser leurs activités, à collaborer avec des start-ups sur des démarches innovantes et à leur offrir des formations sur des sujets comme la cybersécurité ou l’intelligence artificielle, etc. Le programme d’accélération est réservé aux start-up plus matures, qui ont déjà une traction commerciale et qui ont des problématiques spécifiques. Notre accompagnement va consister à aider les entreprises, à leur organiser des ateliers de type keynotes et workshop qui vont leur permettre d’accéder à de l’information pour avancer sur leur projet. Nous avons aussi des experts et des mentors qui peuvent intervenir aux besoins pour nos start-ups. 

En tant que start-up manager, quelle est votre mission ?

J’anime le site pour répondre aux besoins de nos start-ups, j’ai le rôle de facilitatrice. Je peux mettre en relation avec des entreprises, des experts, je connais l’écosystème local, je m’appuie aussi sur le réseau forgé par EuraTechnologies depuis 15 ans. Faire partie d’un incubateur doit permettre aux start-ups d’avancer mieux et plus vite. J’échange avec les porteurs de projet pour faire une road map à six mois, créer un plan d’action et faire un point régulier. Je les incite aussi à échanger entre eux puisque les porteurs de projet intègrent l’incubateur au sein d’une promotion et ont accès un espace de co-working. Nous avons accompagné une centaine de start-ups depuis 2019. 

Le site est à la fois incubateur et accélérateur de start-ups. (c) EuraTechnologies Saint-Quentin

L’industrie, la robotique, la technologie spatiale... pourquoi ces choix ? 

L’Agglomération du Saint-Quentinois dont nous sommes locataires à l’Espace Créatis, a une stratégie tournée vers la robonumérique et souhaite structurer une filière sur son territoire. Cette région a d’ailleurs été labellisée «Territoires d’Industrie», cela a donc du sens. Il y a un tissu d’entreprises industrielles qui sont très intéressées de savoir quelles innovations sont testées dans notre incubateur. Et puis il y a des écoles d’ingénieur avec lesquelles nous sommes partenaires comme l’Insset et Elisa Aérospace. L’écosystème tourne autour de ces problématiques. Et notre partenariat avec le CNES (Centre national d’études spatiales) permet d’attirer des start-ups de la SpaceTech des Hauts-de-France. 

Plusieurs start-ups accompagnées ont démontré la pertinence de leur projet...

Oui, des start-ups ont démontré que leur idée répondait à un besoin réel du marché, ce qui est essentiel. Je pense à Lilaea (NDLR voir encadré) qui a mis en place des outils permettant de surveiller et d’améliorer la qualité de l’eau douce. Il y aussi Emiba qui travaille sur la création de diamants de synthèse et sur une technique qui permet d’en créer de plus beaux tout en consommant moins d’énergie. J’accompagne aussi une start-up qui réalise des robots autonomes permettant d’irriguer les champs et qui va pour cela utiliser des données satellites, de géolocalisation, de météorologie et de qualité de l’air. L’industrie et la SpaceTech sont ouvertes à l’arrivée de telles start-ups qui développent des solutions innovantes. Des industriels peuvent par exemple permettre à nos porteurs de projets de tester leurs solutions au sein de leurs usines.

Lilaea, la start-up innovante

Lancée par Anne Gaspar et Élodie Géba, Lilaea propose aujourd’hui deux solutions : d’abord un sous-marin capable d’aller en profondeur effectuer des analyses, y compris dans des milieux aquatiques difficilement accessibles comme les tuyaux de rejets industriels, ou trop dangereux, comme les épaves. En plus de ces outils techniques, Lilaea propose une analyse de la situation. Lilaea souhaite proposer ses innovations à la location pour permettre des mises à jour régulières et faciliter l’accès à ses technologies.