Euralille métamorphose sa modernité

Le groupe Unibail-Rodamco engage 48 M€ dans la métamorphose du centre commercial Euralille. Avec l’objectif de conquérir 15% de visiteurs supplémentaires. Rendez-vous au printemps 2015.

L'entrée place des Buisses.
L'entrée place des Buisses.

Trois semaines après avoir obtenu à l’unanimité des neuf membres présents de la Commission départementale d’aménagement commercial du Nord l’autorisation de procéder à la restructuration extension de l’ensemble commercial Euralille, les représentants du propriétaire du centre Unibail-Rodamco, Christophe Roszak, directeur du réseau Centres commerciaux France, et Dominique Hautbois, directeur extension/rénovation, entourés de Patrick Roux, DG de l’agence-conseil en identité de marque Saguez & Partners, et de Thomas Guyader, directeur du centre, ont explicité la métamorphose dans laquelle s’est engagé le plus grand centre de shopping de la région lilloise.
C’est qu’inauguré le 21 septembre 1994, ce temple du commerce de 66 700 m2, «assez marqué années 1980» et qui «a vu passer en 20 ans plus de 200 millions de visiteurs» a les défauts de son âge. «Il était temps pour nous de réfléchir à sa rénovation», a indiqué Christophe Roszak, et, sans le dire, à l’optimisation des surfaces disponibles : on pense aux 3 900 m2 libérés par le départ de Planet Saturn en 2006.
«Ce centre a encore beaucoup de potentiel de par ses fondamentaux solides… Il s’inscrit toujours dans la modernité. En 1994, c’était un lieu de flux. Aujourd’hui, un centre commercial c’est toujours du shopping, mais aussi une qualité, un lieu de vie…» La clientèle pourra juger au printemps prochain de cette «rénovation ambitieuse» réfléchie en accord avec l’architecte Jean Nouvel, concepteur du Centre. Exemples de changements majeurs parmi d’autres : l’installation d’un parquet bois en essence jatoba, à la coloration rouge orangé, sur 80% des 12 000 m2 de mails, des vitrines double hauteur jusqu’à 9 m comme l’actuelle façade Hollister, la part belle faite à la luminosité naturelle et artificielle, les entrées place des Buisses et François-Mitterrand revues… Au total, 48 M€ investis et 150 ouvriers mobilisés sur 14 mois de travaux, essentiellement de nuit, pour une inauguration au printemps 2015.

 

Pour quelle offre commerciale ? L’hypermarché Carrefour, dont la surface de vente passera de 11 500 m2 à 7 905 m2, «concentrera sur le niveau bas avec une offre produits frais sublimée et non alimentaire centrée sur les besoins habituels». Sont annoncées aussi une moyenne surface, 5 357 m2 de vente au premier niveau, a priori dévolue à l’enseigne Primark («les contacts sont bien avancés»), 9 boutiques de moins de 300 m2 de vente pour un total de 1 395 m2, mais aussi une offre de restauration réinventée autour du concept «dining experience», articulée sur 8 restaurants et 2 200 m2 avec 400 m2 de terrasses intérieures pour, au total, une offre commerciale globale renouvelée à 30%.
Si Unibail-Rodamco attend une fréquentation en hausse de 15 à 20% à plus de 14 millions de visiteurs (12,3 actuellement) et 400 emplois supplémentaires, motus sur les ambitions de chiffre d’affaires. On peut imaginer que le propriétaire ambitionne de retrouver le niveau des «grandes années Lille 2004 Capitale européenne de la culture» dans les 241 M€ hypermarché compris. Aujourd’hui, crise et surfaces non commercialisées aidant, les observateurs avancent une chiffre d’affaires global avoisinant les 220 M€ et de 140 M€ hors hypermarché.