Euradif continue de grandir sereinement

Basée au centre Technoparc Futura de Verquigneul (à deux pas de Béthune), Euradif continue de grandir. La société, créée par Jean-Gabriel Creton, est spécialisée dans la fabrication de panneaux de portes et de portes monobloc en aluminium. Elle a démarré avec un salarié en 1994 à Erquinghem-Lys et elle emploie aujourd’hui 165 personnes.  Cette success story se poursuit et, à la croisée des chemins, l’entreprise ouvre son capital à de nouveaux investisseurs. Cette évolution s’inscrit dans la continuité de ce qui a été réalisé jusqu’à présent, avec pour objectif d’atteindre les 30 millions de chiffre d’affaires d’ici 2022.

En ouvrant le capital d’Euradif, Jean-Gabriel Creton souhaite préparer le futur et assurer la pérennité de l’entreprise qu’il a créée en 1994.
En ouvrant le capital d’Euradif, Jean-Gabriel Creton souhaite préparer le futur et assurer la pérennité de l’entreprise qu’il a créée en 1994.

En ouvrant le capital d’Euradif, Jean-Gabriel Creton souhaite préparer le futur et assurer la pérennité de l’entreprise qu’il a créée en 1994.

«La stratégie ? C’est l’équipe !» Cette phrase qui met le collectif à l’honneur est signée Jean-Gabriel Creton, PDG d’Euradif. Ce leitmotiv a guidé ses pas depuis le début de l’aventure, commencée en 1994. A l’époque, il décide de créer sa propre société après avoir monté en compétences au sein de la société de mécanique qui l’embauchait. «Au départ, on crée pour être libre. J’ai exercé le métier d’ouvrier en mécanique, puis j’ai encadré des gens, occupé le rôle de responsable commercial… Quand on passe par différents postes, on finit par se dire que ça doit être génial d’être son propre patron. J’ai quitté mon boulot de cadre supérieur ; le lendemain, je louais un bâtiment dans une rue jonchée de nids-de-poule et je roulais dans une vieille voiture pourrie», sourit l’intéressé. Près d’un quart de siècle plus tard, la petite initiative a pris une sacrée ampleur.

Adepte du management participatif, il a structuré méticuleusement Euradif en optant pour des recrutements stratégiques. Ainsi, le bureau d’études puis la recherche et développement se sont développés, un département achat a vu le jour, plus récemment un contrôleur de gestion a rejoint l’équipe. «Mon boulot consiste à adapter l’entreprise en fonction des objectifs. Il faut sans cesse anticiper. J’ai toujours été un adepte de la promotion interne, avec un plan de formation adapté. J’inculque cette culture de la formation professionnelle tout au long de la carrière à mes employés. Nous recrutons également à l’extérieur les hommes qui feront grandir la société. Il existe un esprit maison et ceux qui nous rejoignent s’intègrent  rapidement. Le faible turn-over constitue un indicateur fiable», souligne Jean-Gabriel Creton.

Ascension régulière

Plusieurs étapes ont marqué ces 24 dernières années. Il y a eu notamment l’installation en terre béthunoise en 2008, dans un bâtiment de 8 500 m² qui appartenait autrefois à GDF. A l’époque, l’entreprise comptait 65 salariés. Dix ans plus tard, 165 personnes travaillent pour le compte d’Euradif. «On grandit, mais nous demeurons une entreprise à taille humaine», insiste-t-il. Les choix commerciaux se sont avérés payants. Le métier d’Euradif, c’est la porte d’entrée, la société produisant des panneaux de portes et de la porte monobloc en aluminium. Ce secteur d’activités est en perpétuelle évolution, tant sur le plan technique qu’esthétique. La mode touchant aussi le domaine de la porte d’entrée, il faut donc s’adapter aux tendances et le design est en mouvement perpétuel. «Souvent, pour ne pas dire toujours, c’est madame qui choisit la porte d’entrée. Comme dans le prêt-à-porter, il y a deux collections par an. Il existe deux critères qui régissent le choix du consommateur : la diversité de la gamme et la sécurité», explique Jean-Gabriel Creton.

De gauche à droite : Charles Creton, responsable communication, Jean-Gabriel Creton, PDG, et Mathieu Creton, directeur opérationnel.

Ce dernier s’est toujours appliqué à répondre aux attentes des clients et son succès s’explique par une excellente lecture de l’orientation du marché. Sur ce métier spécifique, Euradif figure parmi les leaders sur le marché français ; 65 000 pièces sont sorties de ses ateliers l’an dernier. «Nous  avons conquis 12% de parts de marché en France. Nous menons des réflexions pour évoluer, mais notre ambition se veut mesurée et réfléchie. Notre taille nous permet d’être flexible et réactif. A titre d’exemple, on pourrait envisager de se lancer dans l’export. Le sujet, forcément, m’intéresse.» Jamais à court d’idées, l’homme a en tête bien des projets d’innovation, mais il a mis en place un conseil des sages au sein de sa société pour se tempérer, indiquant : «Un chef d’entreprise est par définition une personne qui a le goût du risque et il a une idée par minute. Il faut canaliser cette énergie.»

A court terme, le marché de la porte d’entrée va encore bouger, les outils digitaux ouvrent de nouvelles perspectives aux fabricants. L’ère de la porte connectée est arrivé avec son lot  d’innovations (système de reconnaissance d’empreintes biométriques, adaptation au vieillissement ou à différents handicaps…).

La porte connectée, l’avenir

Euradif compte ne pas manquer le rendez-vous et la société veut continuer à se développer. A une époque charnière de son existence, une ouverture de capital a été actée, comme le précise Jean-Gabriel Creton : «J’avance en âge et se pose aujourd’hui la question suivante : qu’allons-nous faire de cette entreprise ? Un de mes enfants me succédera-t-il ? Rien n’est décidé. Je poursuis l’aventure jusqu’en 2022 au plus tard. Pendant neuf ans Croissance Nord – Pas-de-Calais a été à nos côtés. Une ouverture de capital a été actée par le conseil des sages. Nous avons confié une mission à un cabinet d’experts afin qu’il nous propose des partenaires susceptibles de nous rejoindre.»

65 000 pièces sont sorties de ses ateliers l’an dernier.

A l’issue de ce travail, le fonds GEI a retenu l’attention de Jean-Gabriel Creton. Constituée d’investisseurs du secteur industriel, cette entité s’est déplacée dans le  Béthunois et elle a su montrer son intérêt pour Euradif. «J’ai reçu une délégation d’industriels qui ont audité et visité la société. On s’est entendus et ils nous rejoignent pour cinq ans ; on a établi un business plan et l’objectif du contrat est d’atteindre les 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022», confie Jean-Gabriel Creton. Ce dernier va redéfinir une stratégie qu’il dévoilera d’ici deux ans pour qu’Euradif continue son bonhomme de chemin sereinement.