World Forum for a Responsible Economy le 18 octobre à Lille
Etre une entreprise responsable, un défi quotidien
Produire de façon plus durable, impliquer ses collaborateurs dans les décisions de l'entreprise, créer un business vertueux... bon nombre d'entreprises régionales sont aujourd'hui engagées dans des démarches de transition énergétique, qu'elles soient TPE, PME ou grands groupes. Dans notre dossier spécial Entreprises responsables, nous avons voulu mettre en avant ces initiatives pour donner l'envie d'en impulser de nouvelles.
C'est la première fois depuis sa création il y a 10 ans que le World Forum for a Responsible Economy se déroulera sur une journée, le 18 octobre prochain à la CCI Grand Lille. Une édition condensée dans le temps mais pas dans son contenu puisqu'en une journée, une quarantaine d'intervenants vont venir distiller leurs bonnes pratiques en matière d'engagements.
Il
y a nécessité de passer à la vitesse supérieure. Moins de
discours et davantage d'actes. Cette année, l'accent du World Forum
sera mis sur les initiatives régionales avec pour thème «La
planète compte sur ma région, et vice versa».
«Nous
voulons que les entreprises intègrent toutes la dynamique rev3 et à
ce titre, nous avons écrit à 170 000 entreprises de la région pour
leur expliquer la démarche et mieux les impliquer. Nous venons
également d'adresser un courrier aux 3 789 maires des Hauts-de-France
car nous avons aussi besoin d'eux pour accélérer la dynamique. Nous
devons les soutenir»
explique Frédéric Motte, conseiller régional délégué à la
transformation de l'économie régionale et président de la mission
rev3.
À
ce titre, la région vient d'ailleurs d'adopter la nouvelle
politique ACTes –
Aides aux Communes et aux Territoires – pour impulser une politique
renouvelée en matière d'aménagement du territoire et pour
préserver les dynamiques déjà existantes qui s'inscrivent
notamment dans rev3 (avec un fonds dédié pour la réalisation de
projets structurants).
10
ans après la «Troisième Révolution Industrielle»
Il
faut dire que l'édition 2022 du WFE est charnière : c'est celle qui
marque les 10 ans de rev3 dans la région, après l'intervention de
l'influent Jeremy Rifkin lors du World Forum de 2012, qui avait
instillé la Troisième Révolution Industrielle dans les
Hauts-de-France, rebaptisée rev3.
La
volonté de la CCI Hauts-de-France est claire : rendre
plus visible rev3, notamment sur des territoires éloignés de la
métropole lilloise.
Car même si plusieurs milliers d'entreprises sont engagées dans la
démarche, il en reste encore bon nombre à embarquer sur l'un des
six secteurs prioritaires de rev3 : l'énergie, les mobilités, la
rénovation, l'agroalimentaire, l'économie circulaire et
l'institution. «Il
faut désormais se dire que l'ambition et la politique de
développement durable dans les Hauts-de-France, c'est rev3. Il y a
urgence à massifier. Le temps n'est plus à l'évangélisation mais
à rendre concret dans l'entreprise».
Un
projet sociétal
Côté
entreprises justement, il n'est pas toujours facile de savoir par où
commencer. Il y a celles qui sont bien impliquées dans la démarche
et qui le font savoir, d'autres qui le font sans s'en rendre compte
et d'autres qui veulent s'impliquer mais à leur échelle de TPE ou
de PME. «Les chefs
d'entreprises veulent des solutions concrètes et c'est ce qu'on veut
leur apporter sur cette édition. Comment partager les bonnes
pratiques, comment aller plus vite ? En gros, créer un environnement
favorable pour que les entreprises se transforment et que les
Hauts-de-France soient attractifs pour les entreprises étrangères»
poursuit Frédéric Motte.
Vitrine
des belles expériences, initiatrice de nouvelles pratiques, le World
Forum reste cet événement collectif, à la frontière entre
engagement et appartenance, qui met encore plus les Hauts-de-France
parmi les régions leaders engagées dans la transition
environnementale.
L'engagement d'une grande entreprise : Kiloutou
Spécialiste
de la location de matériels (95% de son activité à destination
d'une clientèle professionnelle), Kiloutou confirme pour 2022, la
tendance du marché de la location, deux à trois fois plus
importante que sur d'autres secteurs d'activités. Olivier Colleau,
président exécutif du groupe, observe cette tendance depuis
quelques années déjà : «Cette
accélération est poussée par des envies environnementales du côté
des entreprises : la transition écologique est au cœur de leurs
comportements».
Si l'on demande aux matériels d'être moins énergivores, on leur demande aussi d'être moins polluants et moins bruyants. «Une machine électrique émet beaucoup moins de CO2 qu'une thermique et elle est silencieuse» confirme Olivier Colleau ; d'ailleurs le groupe possède 3 500 machines dites propres, dans une toute nouvelle gamme baptisée iMPAKT et qui permet de réduire les émissions carbone jusqu'à 99% selon le groupe. «En 2022, sur l'ensemble de nos investissements de matériels motorisés, 20% étaient hybrides. Il y a cinq ans, on était à 0% et l'idée c'est d'atteindre rapidement les 50%». Même si, comme pour les véhicules électriques, se pose la question des infrastructures pour recharger le matériel...
D'un
côté, il y a l'investissement matériel et financier, de l'autre,
l'investissement humain. «20%
de nos effectifs (6 000 collaborateurs en France et en Europe, ndlr)
sont des techniciens pour qui le métier va changer car un moteur
électrique n'est pas un moteur thermique. On doit aussi former nos
commerciaux. C'est une transition qu'il faut engager. Aucune
entreprise ne saura faire seule la transition environnementale, il
faut travailler en amont et en aval, avec ses fournisseurs et ses
clients» prône
Olivier Colleau, qui interviendra de 14h30 à 16h30 sur le thème
«Atténuation, adaptation et transition juste : comment repenser les
modèles d'entreprise face au changement climatique ?».