Été 2015 : un beau bilan pour l'hôtellerie-restauration
L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) de la Somme se dit satisfaite de la saison touristique malgré une baisse de fréquentation des hôtels en août. Elle pointe du doigt les sites de réservation entre particuliers.
Nous avons mieux travaillé que l’année dernière ». Florence Caruso, propriétaire de l’hôtel-restaurant Les Saules à Favières et vice-présidente de l’Umih 80, ne cache pas son enthousiasme. Le taux de remplissage de l’hôtel a été meilleur qu’en 2014, ce qui a engendré une meilleure fréquentation du restaurant. « Il n’y a pas que sur la côte picarde que le bilan est bon. Grâce à un effet cascade, Amiens a bénéficié de cette affluence. Les Hortillonnages ont reçu 15% de visiteurs en plus que l’année dernière. Pour la restauration même succès, on note une hausse de 5 à 10% selon les établissements », se félicite Christophe Duprez, secrétaire général de l’Umih 80 et patron du restaurant Le Quai. Seule ombre au tableau, les professionnels déplorent la baisse de fréquentation des touristes anglais cette année, une clientèle au pouvoir d’achat élevé. « À cause du bouchon de Calais, dû aux grèves et à l’afflux de migrants, certains ont reporté, modifié, voire annulé leur voyage. On peut aussi attribuer ça à l’effet Centenaire qui s’est un peu essoufflé », regrette Catherine Renaut, propriétaire de l’hôtel-restaurant Le Prieuré à Rancourt. Le passage du Tour de France dans la Somme n’a pas non plus eu l’effet escompté. « Tout est bouclé ce jour-là. Certains commerçants ont même dû fermer, comme les restaurants situés au Cirque. Pour eux, c’est de la perte sèche », indique Patrick Letellier, président de l’Umih 80. « C’est juste une belle vitrine médiatique », concède-t-il.
Concurrence déloyale
Les professionnels de l’hôtellerie pointent du doigt un autre problème, celui des sites de réservation entre particuliers, comme AirBnB. « C’est de la concurrence déloyale ! », dénonce Patrick Letellier. Le site affiche plus de 200 offres rien que pour Amiens et ses environs, à partir de 20 euros la nuitée. « Comment voulez-vous rivaliser ? Un hôtel traditionnel ne peut pas afficher de tels prix avec les charges et taxes qu’il paye », poursuit le président de l’Umih 80, qui réclame « les mêmes règles du jeu pour tout le monde », c’est à dire des normes sanitaires, de sécurité et surtout la même fiscalité. Le syndicat a déjà gagné une première bataille en faveur de l’hôtellerie. Depuis début août avec l’entrée en vigueur de la loi Macron, les professionnels « sont désormais libres d’appliquer les tarifs qu’ils souhaitent », se félicite Patrick Letellier. Avant ça, les hôteliers ne pouvaient pas proposer sur leurs propres sites des tarifs inférieurs à ceux indiqués sur les plate-formes de réservation. « Nous étions coincés. D’autant plus que ces sites prennent une commission qui varie entre 15 et 20% », conclut Catherine Renaut.