Etape dunkerquoise autourdu climat, de l’air et de l’énergie

Les objectifs européens et la réglementation liée au Grenelle de l’environnement se concrétisent de plus en plus sur les territoires régionaux. En ligne de mire, 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, 20% de gain d’efficacité énergétique, 20% d’énergie renouvelable dans la consommation pour les 27 pays membres de l’Union européenne d’ici dix ans. Le Nord-Pas-de-Calais s’y emploie et a commencé à en débattre à Dunkerque.

Cons t rui re un cadre stratégique régional pour lutter contre le changement climatique” et “exprimer clairement le potentiel régional de développement des énergies renouvelables et de récupération d’énergie” sont les deux axes que va mettre en oeuvre le Conseil régional. Issu de la réglementation du Grenelle de l’environnement, le document-cadre de ce SRCAE est en cours d’élaboration depuis quelques semaines. Si l’exercice est contraignant, le Conseil régional a décidé de faire le tour des territoires pour écouter les acteurs locaux. C’est chose faite à Dunkerque avec la réunion publique qui a eu lieu au Kursaal, le 19 octobre dernier, devant 60 personnes. Acteur s économiques locaux, élus, associations ont pu écouter la présentation de Barbara Bour- Deprez, directrice adjointe de la Dreal, et d’Emmanuel Cau, vice-président du Conseil régional.

La région en queue de peloton. La région affiche de sérieuses lacunes environnementales : sa tradition industrielle deux fois centenaire la place en effet au fond de la classe des bons élèves en matière de durable. En témoignent des chiffres alarmants. Elle est la 3e région de France pour la consommation d’énergie, soit 8% de la consommation nationale pour 6,6% de la population française. La moitié de cette consommation relève de l’industrie alors que la moyenne nationale de la consommation industrielle est de 22%. De 160 TW/h/an aujourd’hui, l’objectif est d’en économiser 30. Un chantier conséquent et des industries qui devront investir dans les énergies renouvelables. Et il y a urgence avec l’augmentation, entre 1998 et 2008, de 17% des émissions de gaz à effet de serre. Idem pour la qualité de l’air : sur la carte de France, de grandes taches rouges, signes d’une préoccupation majeure quant aux poussières atmosphériques en suspens, marquent les régions Rhône-Alpes, Provence- Alpes-Côte d’Azur, Alsace-Moselle… et Nord- Pas-de-Calais. “La totalité des stations Nord-Pas-de- Calais est concernée par un non-avis de conformité durant la période 2007- 2009. Bien que la France se soit déjà vu précédemment adresser un avis motivé lui demandant de prendre des mesures” indiquent les documents de la Dreal.

Exploiter les gisements naturels et durables. Globalement, du diagnostic aux recommandations, les acteurs régionaux auront fort à faire entre enjeux et orientations. Comme de multiplier par trois la part des énergies renouvelables dans la consommation régionale. Si la région a ses propres gisements avec la mer et le vent, il faut noter que les décisions prises dans le SRCAE seront néanmoins contraignantes pour le schéma éolien régional.