Et si les start-up regardaient du côté de la santé ?
Si les différents pôles d’excellence de la Métropole ont chacun leur spécialité, rien n’empêche de créer des passerelles entre eux. C’est à ce titre qu’Eurasanté et le Clubster Santé ont rendu une petite visite aux start-up de la Plaine Images, surtout portées sur les images numériques, pour les inviter à se pencher sur le marché de la santé.
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Sérieux mais pas forcément austère, très encadré mais loin d’être fermé aux innovations, le marché de la santé ne demande qu’à faire de la place aux start-up et aux industries créatives. Reste à convaincre ces dernières de se lancer sur ce marché qui peut faire peur, et à les y accompagner. C’est dans ce sens que deux représentants d’Eurasanté étaient invités à la Plaine Images, début février, pour une présentation devant un petit parterre d’entrepreneurs du cru. Au programme, un petit tour d’horizon du marché, et des recommandations sur la façon dont il peut être abordé. «C’est intéressant pour nous de leur expliquer les opportunités qu’ils peuvent trouver dans le marché de la santé, mais le but n’est pas de les drainer chez nous, explique Sébastien Vermandel, chef de projet à Eurasanté. Il s’agit juste de leur expliquer que même avec une bonne idée, se lancer bille en tête, c’est compliqué. C’est un monde qui a des contraintes très différentes de celui du numérique, où tout fonctionne davantage à l’instinct. Mais leur savoir-faire en matière de contenu créatif peut faire merveille dans plein de domaines de la santé, la formation et l’éducatif, voire le thérapeutique.»
Un temps long. Logiciels et progiciels pour la formation des personnels, imagerie médicale, mobilier et accessoires connectés, ou traitement des données… autant de domaines dans lesquels l’inventivité et les puissants algorithmes des start-up du numérique pourraient facilement rencontrer le succès. À condition de bien identifier son marché et ses clients, dans un domaine où interviennent quantité d’acteurs, si bien que la relation entre l’entreprise et l’usager est rarement directe. Il faut savoir composer avec les laboratoires, les industriels, les mutuelles, la Sécurité sociale… Un vrai casse-tête pour les nouveaux venus, à qui Eurasanté et le Clubster Santé peuvent proposer un coup de pouce et des conseils précieux. D’autant plus que les choses se corsent encore lorqu’il s’agit de proposer des solutions thérapeutiques à proprement parler, met en garde Sébastien Vermandel. «Pour tout ce qui est thérapeutique, il faut prévoir beaucoup de temps. Il faut apporter la preuve de la plus-value, obtenir les autorisations, mener les tests… Tout cela peut prendre des années. C’est un temps long, qui est peu compatible avec celui, très court, des start-up… Nous sommes là pour les accompagner, les conseiller et les rassurer… Et leur dire que c’est normal si un laboratoire ne leur a pas répondu après un mois et demi, ça ne veut pas forcément dire que ça ne va pas marcher !»