«Et pourquoi pas la Meuse ?»

Attractivité du territoire, mise en valeur des sites touristiques, ferveur populaire, le département de la Meuse attend avec impatience le passage de la flamme prévu le samedi 29 juin avec la volonté de jouer dans la cour des grands et de redonner de la fierté à sa population.

«Le passage de la Flamme, ce n’est pas simplement un événement sportif mais bien un rendez-vous qui va au-delà du sport», s’enthousiasme Jérôme Dumont, le président du département de la Meuse.© : AM
«Le passage de la Flamme, ce n’est pas simplement un événement sportif mais bien un rendez-vous qui va au-delà du sport», s’enthousiasme Jérôme Dumont, le président du département de la Meuse.© : AM

Contrairement à vous, les Vosges et la Meurthe-et-Moselle ont fait le choix de refuser le passage de la Flamme, dénonçant le coût exorbitant demandé. 180 000 euros, est-ce une somme inacceptable ou une opportunité ?

Jérôme Dumont : C’est clairement un choix politique et une opportunité pour le département de la Meuse que j’assume totalement. On a eu des débats en assemblée, il y a un an et demi, quand on a pris cette décision, mais aujourd’hui on travaille tous ensemble : tous les acteurs sportifs, les partenaires, les forces de l’ordre. Nous sommes tous en ordre de marche. Nous avons porté collectivement ce projet en lien avec les trois principales villes qui vont être le lieu du passage de la Flamme que sont Bar-le-Duc, Commercy et Verdun.

Ça va être une réussite populaire, c’est incontestable. Personne ne regrette ce choix. D’ailleurs, on ressent d’ores et déjà une ferveur. On sait qu’il y a une vraie attente. Et on va bénéficier de la venue des habitants des départements voisins, notamment ceux de la Meurthe-et-Moselle qui voudront voir la Flamme. Nous avons la chance que son passage se fasse un samedi (le 29 juin). Quel cadre pour mettre en avant la Meuse ! Nous allons devoir encadrer ce futur succès.

La Meuse est un département rural avec un budget contraint. Quelle a été votre marge de manœuvre ?

Nous avons obtenu un échelonnement sur trois exercices ce qui permet de limiter l’impact à 60 000 euros par an et je rappelle également la contribution des trois principales villes meusiennes qui accueilleront le passage de la Flamme.

On a certes un budget contraint, mais on peut encore heureusement agir sur l’attractivité de nos territoires. Pourquoi ne pourrions-nous pas avoir la Flamme et pourquoi pas la Meuse ? Pourquoi est-ce que ça devrait être réservé aux citadins ou à ceux qui accueillent déjà des compétitions sportives ?

Le passage de la Flamme, ce n’est pas simplement un événement sportif, mais bien un rendez-vous qui va au-delà du sport. C’est aussi une question d’attractivité pour faire connaître la Meuse et ses sites touristiques. Nous devons également profiter de l’année olympique pour mettre le sport au cœur de la cité. Je parle du sport santé qui entre dans nos compétences, mais aussi le sport plaisir avec notre marque «Meuse Terre d’Echappées par Nature» qui a l’objectif de mettre en lumière 11 organisateurs d’événements orientés vers les sports de nature. Nous souhaitons valoriser notre atout principal : l’environnement en rappelant qu’un tiers de notre territoire est recouvert de forêts.

Quelle est la place du sport dans la politique sportive du département ?

En Meuse, nous n’avons pas de clubs sportifs professionnels, même si on a le cercle nautique verdunois pour ne citer qu’eux. On n’a pas non plus d’installations sportives comme c’est le cas de l’Aube ou de la Moselle qui ont beaucoup investis pour accueillir des délégations de sportifs, mais on voulait que cet événement qui n’arrive qu’une fois tous les cent ans, pour reprendre la formule, passe par la Meuse et profite aussi aux Meusiennes et aux Meusiens. Un Meusien sur cinq est licencié dans un club sportif, ce qui traduit une attente de notre population. Tout ne doit pas être ramené aux questions budgétaires, mais à une volonté politique. Nous souhaitons soutenir nos athlètes en devenir aussi. Plusieurs jeunes pourraient participer aux Jeux paralympiques de Los Angeles de 2028. Nous avons été le premier département à signer une convention avec la Fondation du sport français. J’appelle les chefs d’entreprise meusiens à s’engager pour soutenir par le mécénat des athlètes ou des associations sportives. Nous souhaitons susciter l’engouement et des vocations chez des jeunes avec un message : pourquoi pas en Meuse ? Laissons-les rêver !

Propos recueillis par A.M.