Édito
Et pendant ce temps...
Ponts, viaducs, tunnels sans fin (ou presque), le mois de mai 2023 apparaît mettre en parenthèse les préoccupations et aléas du moment tant l’esprit est ailleurs, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Les collaborateurs des entreprises au ralenti (du moins cela dépend lesquels et les secteurs d’activité) se ruent sur les routes.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les axes routiers de l’Hexagone sont dans le rouge en termes de circulation pour les départs du pont de l’Ascension avant de virer au noir dimanche dernier à l’heure des retours. Les gares ne sont pas mieux loties, sans parler des adeptes de l’aérien n’hésitant pas à faire exploser leur bilan carbone citoyen dans des vols au long court vers des destinations d’évasion et cela en toute inconscience environnementale. Les professionnels du tourisme, de l’hébergement, de la restauration et tous les pans de l’activité économique ayant attrait aux divertissements et aux loisirs se frottent les mains voyant déjà le signe d’une période estivale prospère à venir (encore faudra-t-il trouver de la main-d’œuvre pour faire tourner les boutiques, les difficultés de recrutement vont toujours bon train). Dans sa dernière enquête conjoncturelle mensuelle, parue la semaine dernière, la Banque de France révèle cette atonie galopante. «Pour le mois de mai, les entreprises anticipent une stabilisation de l’activité dans les services et un repli dans l’industrie et le bâtiment. Ces anticipations pourraient cependant refléter au moins pour partie l’effet d’un volume de congés plus élevé qu’habituellement au cours de ce mois de mai.» Même mot d’ordre d’un point de vue régional. Pour la région, la Banque de France évoque pour l’industrie «une production stable d’un mois à l’autre mais les perspectives de court terme laissent présager une production qui pourrait s’ajuster à la baisse dans un contexte d’incertitude sur le dynamisme de la demande.» Dans les services marchands, l’activité s’affiche comme soutenue avec «un dynamisme particulièrement marqué dans l’hôtellerie-restauration et les perspectives se veulent encourageantes.»
Côté bâtiment «le nombre de chantiers s’intensifie soutenu par le second œuvre mais un ralentissement est attendu à court terme dans l’ensemble des corps de métiers.» Chez les cousins des travaux publics, «le courant d’affaires stagne au premier trimestre avant une reprise attendue prochainement.» Retour sur la réalité économique après la dernière salve du Lundi de Pentecôte, en attendant la période estivale dans une petite trentaine de jours ouvrables.
«Les entreprises anticipent une stabilisation de l’activité dans les services et un repli dans l’industrie et le bâtiment. Ces anticipations pourraient cependant refléter au moins pour partie l’effet d’un volume de congés plus élevé qu’habituellement au cours de ce mois de mai.»