Et maintenant...

Une nouvelle ère commence ! À l’heure où vous lirez ces lignes, la France a une nouvelle ou un nouveau président (à l’heure où elles sont écrites, le débat télévisé entre les deux candidats est encore tout chaud). Le 24 avril au soir, les urnes ont parlé. Marine Le Pen ou Emmanuel Macron sont aux commandes du pays pour les cinq années à venir. 

Et maintenant...

Quel que soit le résultat, c’est une nouvelle page de l’histoire de la Nation qui est en train de s’écrire. La toile de fond n’a pas changé, et la ou le nouveau locataire de l’Elysée va devoir faire face à une montée certaine de grogne voire de colère plus que sous-jacente aujourd’hui. Les crises ne s’enchaînent pas, elles s’accumulent. Il y a encore quelques semaines, tout le monde pensait être sorti de la problématique sanitaire de la Covid-19. Depuis la mi-mars, la Chine a de nouveau mis en confinement près de dix-sept millions d’habitants de Shenzhen, la Silicon Valley chinoise et également son port, l’un des plus importants du pays pour les transports de conteneurs. Quand on connaît la dépendance des entreprises au commerce international et quand certains experts laissent entendre qu’il faudra attendre 2023 pour percevoir un début de décongestion portuaire et une baisse durable des taux de fret, il y a de quoi s’inquiéter. La guerre en Ukraine et ses dommages bien palpables au niveau de l’économie des territoires s’additionnent pour noircir encore un peu plus le tableau. Dans son dernier baromètre, paru le 21 avril, le cabinet d’études économiques et de conseil, Asterès, assure «que le climat des affaires se dégrade en lien avec la crise ukrainienne. Les secteurs les plus touchés sont, sans surprise, ceux qui sont les plus exposés au commerce international. L’inflation n’a probablement pas encore atteint son pic et la croissance au premier trimestre devrait pâtir de ce contexte géopolitique défavorable.» Mieux vaut être prévenu ! «Les entrepreneurs nous confirment qu’après un beau redressement post-Covid, notre environnement est aujourd’hui plus incertain. Le premier trimestre devrait encore enregistrer une croissance autour de 0,25 % mais on voit se matérialiser les premiers effets du choc induit par la guerre en Ukraine», assurait le 20 avril, Denis Beau, premier sous-gouverneur dans son discours à la conférence annuelle de l’OFEM (Observatoire du financement des entreprises). Le nouveau ou la nouvelle locataire de l’Élysée ne fera pas de miracle. Elle ou il devra tenter de maintenir le paquebot France à flot dans une mer loin d’être calme. Attention aux tempêtes...