Innovation

Estrées-Mons : l'Inrae a participé aux Journées internationales de l'agriculture

L'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) située à Estrées-Mons, a organisé une visite en plein milieu des champs, dans le cadre de la troisième édition des Journées internationales de l’agriculture.

Julien Fosse, président de l'Inrae Hauts-de-France.
Julien Fosse, président de l'Inrae Hauts-de-France.

Le thème de ces journées mis en place par le ministère de l’Agriculture dans toute la France portait sur la découverte de ses métiers et ses activités. Julien Fosse, président des quatre sites de l’Inrae dans les Hauts-de-France, dont celui d’Estrées-Mons, approuve ce choix : « Il est important aujourd’hui de faire connaître les métiers de l’agriculture car la population est de plus en plus citadine et donc moins bien informée sur ce secteur. On montre aussi comment nos travaux s’adaptent aux nouvelles contraintes environnementales et au réchauffement climatique. »

L’Inrae France, ce sont 12 000 personnes dont 4 000 chercheurs répartis dans 18 centres situés dans 14 départements. Estrées Mons s’occupe de la thématique végétale et la bio-masse. Cent-cinquante personnes dont 60 de l’Inrae, avec des partenaires comme Agrotransfert, la Chambre d’agriculture et des Centres d’études de techniques agricoles (Ceta), collaborent sur une exploitation de 166 hectares, la plus importante de France. 

L’innovation variétale sur le blé a débouché sur une variété biologique, invention créée à l’Inrae d’Estrées Mons, et reconnue officiellement. L’autre recherche porte sur le miscanthus. Les expériences et observations portent sur 20 ans. Certaines portant sur le carbone, l’azote dans le sol comme dans l’air, responsable de près de 50% des émissions de gaz à effet de serre des activités agricoles, ont commencé en 2010.

Ce site de recherches agricoles, spécialisé dans la biomasse, porte tous ses efforts sur le miscanthus. C’est une plante non-polluante, déjà utilisée comme combustible, dans les litières de certains élevages, mais aussi pour fabriquer du composite, un matériau qui sera présent dans les véhicules de Renault à partir de 2025.

Le miscanthus est arrivé en France dans les années 2000. Sa particularité est de ralentir l’érosion des sols et surtout de pouvoir être cultivé sur des terres où rien d’autre ne peut être planté. Maryse Brancourt-Hulmel, chercheur sur la génétique du miscanthus, et son équipe, étudient la capacité de la plante à produire de la biomasse, et sur les services écosystémiques qu’elle peut rendre.

Maryse Brancourt-Hulmel, chercheur sur la génétique du miscanthus.

Pour évaluer les impacts des systèmes de cultures sur les différents compartiments des agroécosystèmes, douze fosses ont été creusées et réparties sur les 166 hectares. Chacune contient des centaines de capteurs permettant de mesurer différents phénomènes. Toutes les informations sont remontées dans des cabanons et sont ensuite analysées.

La production de biomasse est mesurée en premier, ainsi que la production d’azote, la température du sol et sa teneur en eau également. La quantité et la qualité de l’eau à destination des nappes phréatiques sont aussi surveillées. Un prélèvement des couches du sol sous forme de colonne est fait, afin d’étudier la quantité d’azote et de carbone. Cette étude ainsi que celle sur les pesticides permettront, à terme, de trouver un système de culture qui sera capable de préserver la productivité et l’environnement, que l’Inrae appelle la culture agroécologique. Il est important de noter que toutes ces données sont à la disposition des pays qui souhaitent les mettre en application dans leurs cultures.