Eqiom s’engage dans la production de bétons bas carbone

Pour diminuer son impact environnemental, le secteur du bâtiment devra utiliser un béton bas carbone. Pour s’en convaincre, il suffit d’un simple exemple. Pour un bâtiment neuf, d’une surface habitable de 2 119 m² (R+6), avec un étage souterrain, il faudra 2 063 m³ de béton. Une fois la construction achevée, le bilan est sans appel. Le béton coulé, dit standard, représente 75% de l’impact carbone de la structure et 25% de l’impact carbone de la totalité du bâtiment. «Dans un avenir proche, de tels chiffres ne seront plus acceptables. Dans le secteur du bâtiment, les réglementations environnementales sont de plus en plus exigeantes», explique Christian Pimpie, directeur performance et solutions bétons durables au sein d’Eqiom Bétons.

À l’image de la RE2020, entrée en vigueur au 1^er juillet 2022. «Cette règle pousse les acteurs du bâtiment à concevoir et à construire des structures, prenant en compte des objectifs comme la sobriété énergétique, la diminution de l’impact carbone et la garantie de confort en cas de forte chaleur», poursuit Christian Pimpie. Face à ces défis, c’est toute la filière bâtiment qui doit se transformer, à commencer par les fournisseurs de matériaux. Un impératif qu’Eqiom a bien compris et met en place. Le 18 avril dernier, l’entreprise a d’ailleurs ouvert les portes de son site de Lesquin pour présenter sa démarche.

Agir sur le ciment, pour un béton bas carbone

«Pour agir sur le poids carbone du béton, il faut agir sur le ciment» souligne Christian Pimpie. Et pour faire baisser l’impact carbone de son ciment, Eqiom compte sur deux solutions. Tout d’abord, il s’agit de créer des formules comportant moins de clinker. En effet, ce matériau consomme beaucoup d’énergie au cours de sa production. Pour le remplacer, l’entreprise mise sur des co-produits comme les cendres volantes et le laitier de haut fourneau. «Les formules de ciment et de béton bas carbone et ultra bas carbone sont développées au L.A.B d’Eqiom, basé à Lesquin. Leurs études techniques sont essentielles pour développer des produits de qualité et durables dans le temps», insiste Pierre-Yves Berthélemy, responsable du pôle marketing chez Eqiom. En effet, les 22 salariés du L.A.B, passent entre 35% à 45% de leur temps à développer des produits pour le groupe.

Deuxième solution pour diminuer l’impact environnemental, le process de fabrication doit être «plus vert». Dans ce sens, le groupe transforme ses fours, comme à Lumbres. «Aujourd’hui, nos fours chauffent grâce à des combustibles fossiles. Demain, ce ne sera plus le cas, nous parlerons de biomasse, par exemple», explique Christian Pimpie.

Vendre 75% de bétons bas carbone et ultra bas carbone

En réalité, Eqiom, qui réalise 650 M€ de chiffres d‘affaires par an et dispose de 180 sites en France, pour 1 500 employés, a déjà passé la seconde. «Nous proposons des formules «bas carbone» depuis 2015, mais auparavant, les professionnels n’y prêtaient pas attention. Avec la réglementation qui s’intensifie, les constructeurs ont bien compris que les matériaux géosourcés, biosourcés et bas carbone, étaient des atouts», confie Pierre-Yves Berthélemy. Ainsi, le groupe, qui réalise entre 25 et 50% de ventes de béton bas carbone et ultra bas carbone, espère voir ce chiffre augmenter à 75% en 2024.

Pour que les professionnels s’y retrouvent facilement, Eqiom a lancé un référentiel «Eqiom R Score». «Il classe les bétons en fonction de leur impact carbone» ajoute le responsable du pôle marketing chez Eqiom. L’information est affichée dès le devis, ainsi, le constructeur sait dans quoi il s’engage. «Ce référentiel, c’est pour faciliter la vie de nos clients. Une centrale fabrique entre 300 et 400 formules de béton, les professionnels ne peuvent pas connaître toutes les caractéristiques de nos produits», conclut Pierre-Yves Berthélemy. Avec ses projets et outils, le groupe Eqiom prouve qu’il s’engage résolument dans la voie de la décarbonation.