Entyrecycle s’implante sur le site d’Arc international
Certains craignaient le projet enterré. Sept ans après les premiers contacts, la société anglo-française Entyrecycle concrétise sa venue au printemps 2016 dans les anciens locaux d’Arc international : 16,4 ha sur les 43 ha du site. Un investissement lourd de 26 millions d’euros et la création, dès cette année, des 52 premiers emplois sur les 250 prévus à terme. Jean-Pierre Bataille président de la CCFI et Daniel Pecqueur, président de SOFIE, ont confirmé cette bonne nouvelle le 1er mars à la presse.
Le site idéal. Pour la société de transformation des pneumatiques usagés (tyre en anglais), le site de Blaringhem n’offre que des avantages. Pascal Codron, vice-président de la communauté de communes de Flandre-Intérieure en charge du développement économique et de la transition énergétique, a énuméré les atouts décisifs dans le choix et la décision d’Alan Higginson, le directeur d’Entyrecycle.
D’une part, Blaringhem est dans le triangle Saint-Omer – Aire – Hazebrouck, au cœur de l’Europe du Nord. Ensuite, la région d’Arques, commune limitrophe de Blaringhem, a une forte culture industrielle et une main-d’œuvre de qualité. Les locaux acquis par Entyrecycle conviennent parfaitement à leur fonction nouvelle sans une adaptation coûteuse : la qualité des fours et la longueur des ateliers ont séduit M. Higginson. D’autre part, la ligne électrique de 90 000 volts et l’existence du haut débit sont des données fondamentales. Les dessertes routière, ferroviaire et fluviale (canal de Neuffossé) s’ajoutent à l’attrait de la zone. Alan Higginson a aussi été très sensible à l’accompagnement dont il a bénéficié, tant par le monde économique que par le monde politique : la CCFI, la CASO, la Région et l’EPF Nord − Pas-de-Calais, Saint-Omer développement (SOFIE maintenant)…. La présence de l’Ecole d’ingénieurs du Littoral à Longuenesse est un autre point positif.
Une “silicon valley” ? Jean-Pierre Bataille est convaincu qu’Entyrecycle est une locomotive qui va attirer, dans les autres bâtiments inoccupés, des sociétés qui utiliseront les produits dérivés de la poudre de pneus traitée à Blaringhem : les entreprises du BTP ? les constructeurs ? Il imagine que le voisinage de Baudelet, leader dans la valorisation des déchets, pourrait à terme transformer le site en un centre nerveux industriel, un cercle écologique vertueux. En effet, la repolymérisation des poussières de caoutchouc ne crée aucune pollution (ndlr : une usine en Belgique et une autre dans l’Oise broient les pneumatiques usagés en granulats très fins).
Focus 1
La longue gestation, avant d’aboutir à l’implantation tant espérée, est due aux exigences technologiques des repreneurs. Pendant sept ans, Entyrecycle a perfectionné ses produits et déposé de nombreux brevets. Désormais, la société pourra répondre à toutes sortes de demandes. L’usine de Blaringhem accueillera le centre recherche et développement du groupe qui veut implanter sa technologie en Europe et en Asie. L’intérêt écologique d’Entyrecycle est évident : son développement permettra le recyclage des pneus en fin de vie en diminuant l’utilisation de ressources naturelles. Les travaux d’aménagement débutent bientôt et la production démarrera à l’automne 2016. À ce jour, peu d’unités de par le monde ont développé l’activité de recyclage des pneus.