De nouveaux visages au cluster Louvre Lens Vallée
Sandra Bernard (Art2Mains), Fallone Pruvost (Du ciel à la terre production) et Alexandre Krysik (Cou2com) font partie de la nouvelle promotion du cluster Louvre Lens Vallée. Des entrepreneurs accompagnés par la structure pendant six mois pour parfaire leur projet.
Rendre l’art accessible à tous les publics
Diplômée d’un master en histoire et d’un second en histoire de l’art, Sandra Bernard débute sa carrière au musée du Louvre à Paris. Une première expérience professionnelle au cours de laquelle elle prend conscience des difficultés pour rendre l’art accessible aux personnes malvoyantes. L’appel à projets du cluster Louvre Lens, pour intégrer la promotion 2021, la pousse à s’intéresser à cette problématique. C’est ainsi que prend forme le projet Art2Mains : une gamme de livres adaptés aux personnes malvoyantes par le biais des nouvelles technologies. «Il existe aujourd’hui des livres tactiles ou audio. Mais je souhaite créer une gamme spécifique pour chaque handicap autour d’une gamme de prix plus flexible», explique-t-elle.
Elle entend ainsi «lever certaines frustrations que peuvent ressentir les personnes malvoyantes ou aveugles, se sentant parfois stigmatisées ou mises à l’écart de plusieurs activités. La mise à disposition de ces livres, c’est un pas de plus pour permettre à tous d’accéder à la culture et à l’art de manière innovante.» L’odorat, l’ouïe sont donc au centre du projet, par le biais de recherches sur l’utilisation de capsules d’odeurs et d’effets sonores. «Mon projet est dédié aux musées, mais aussi aux associations, aux médiathèques et aux écoles. L’objectif est à la fois de rendre l’art accessible à tous les publics et de sortir l’art des musées.» Les premiers prototypes étant réalisés, l’entreprise sera officiellement créée en janvier pour entamer une phase de recherche de financements. En parallèle, la jeune entrepreneuse travaille sur le développement de statuettes connectées pour les musées. Un produit qui n’existe, à sa connaissance, nulle part dans le monde.
Produire des films documentaires pour éveiller les consciences
«Créative et aventurière», voilà comment se définit Fallone Pruvost. Elle souhaite ainsi partager ses expériences de vie, notamment un voyage de deux années en camping-car, ses rencontres, sa vision du monde par des films axés sur un contenu culturel, humain, proche de la terre. Du ciel à la terre production souhaite proposer la production de documentaires dans le but d’éveiller les consciences sur divers sujets, notamment sur le territoire du bassin minier. Après un premier film dédié aux nageurs qui, chaque été, traversent la Manche, Fallone Pruvost a réalisé le film Paysans du ciel à la terre, qui traite du quotidien des agriculteurs des Hauts-de-France. Un film d’enquête qui veut mettre en lumière ceux qui cherchent des solutions face à une problématique récurrente, résultant de l’agriculture intensive : les coulées de boue.
En aucun cas, Fallone Pruvost, Hervé Payen, Agathe Vannieu et Philippe Frutier (ses collaborateurs pour l’écriture, la réalisation et la production du film), ne souhaitent pointer du doigt les agriculteurs du territoire. Bien au contraire. «On sort des codes classiques pour délivrer un message positif, éveiller une prise de conscience et rendre accessibles les films documentaires à tous.» Et d’ajouter : «Le Louvre Lens Vallée m’aide à structurer le business model. Nous avons notamment fait le choix de l’ouverture à des structures privées et non uniquement publiques.»
Une "Ambassade culturelle et touristique"
Reconvertir l’ex-Banque de France de Lens en «Ambassade culturelle et touristique» du bassin minier, c’est le défi d’ Alexandre Krysik avec Cou2com. Depuis le 19 mai dernier et la réouverture des sites culturels, l’association y organise des expositions et des concerts dédiés à la pop culture, des événements atypiques et décalés comme cet hommage à Christophe Salengro, le défunt président du Groland, natif de la ville. Son but est de mettre en avant l’art contemporain en complément de l'offre du Louvre Lens. «La Ville nous a mis à disposition le bâtiment jusqu’en septembre. Pour répondre à l’appel à projets et poursuivre notre activité sur ce site historique, il était important pour moi d’être accompagné pour monter un modèle économique viable.» Il poursuit : «Les expositions resteront gratuites, l’idée étant d’y intégrer des goodies comme la 'bière grolandaise' pour laquelle nous collaborons avec les étudiants de la Faculté des sciences Jean-Perrin. Le Louvre Lens accueille 4 000 visiteurs par jour : si 200 à 300 poursuivent avec une visite de notre site, le pari sera réussi !» Ce tiers-lieu pourra également accueillir un point de restauration et de services, le tout en coopération avec les partenaires culturels et touristiques du territoire.