Entrepreneuriat : La révolution est en marche...
Et si pour comprendre l’entrepreneuriat, il convenait d’aborder le sujet d’une autre façon ? Des éléments de réponse sont présents dans le dernier ouvrage de Christophe Schmitt, «Nouvelles perspectives en entrepreneuriat : du modèle du télégraphe au modèle de l’orchestre» (paru chez Vuibert en septembre). Le vice-président de l’Université de Lorraine en charge de l’entrepreneuriat et de l’incubation y poursuit ses recherches sur un univers en perpétuel évolution et qui aujourd’hui se doit de s’adapter et vite.
Une révolution copernicienne, rien que ça ! L’univers entrepreneurial va devoir faire face à un changement radical de paradigme histoire de pouvoir continuer à se développer. C’est du moins l’approche affichée de Christophe Schmitt, vice-président de l’Université de Lorraine en charge de l’entrepreneuriat et de l’incubation dans son dernier ouvrage «Nouvelles perspectives en entrepreneuriat : du modèle du télégraphe au modèle de l’orchestre» (paru chez Vuibert en septembre). «Il ne s’agit pas d’un simple ajustement à mettre en œuvre mais bien de définir de nouvelles frontières dans le domaine de l’entrepreneuriat et surtout de la vision que nous avons de lui. C’est une vraie révolution copernicienne qu’il faut mettre en œuvre.» Ce n’est pas la première fois que ce professeur des Universités bouleverse les codes et les modes de pensée établis dans la sphère entrepreneuriale et notamment des différents composants de son écosystème. «Aujourd’hui, la vision de l’entrepreneuriat est très linéaire, c’est ce que j’appelle le modèle télégraphe sans aucune interaction entre le porteur de projet et son écosystème. Il faut passer à un modèle que je qualifie de chef d’orchestre introduisant une nouvelle perspective pour comprendre l’entrepreneuriat : celle de la complexité.»
Moi, mon projet, mon écosystème
Message assumé et assuré à faire passer pour le chercheur en entrepreneuriat : «il est essentiel aujourd’hui de remettre les entrepreneurs au cœur de la réflexion et de les accompagner dans leur parcours.» Christophe Schmitt se base sur la théorie des «3M», comme il la qualifie : moi, mon projet, mon écosystème. «Il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui, l’écosystème et les interactions avec lui sont souvent occultées.» Une erreur à remédier et rapidement surtout dans les périodes obscures sous-jacentes d’un point de vue économique. Un seul mot d’ordre semble s’imposer : l’interaction. «Avec la crise sanitaire et économique qui en découle, il est aujourd’hui très difficile d’être en réelle interaction et pourtant elle se doit d’être renforcée et sans doute réinventée également.» L’écosystème de l’entrepreneur ou du porteur de projet se caractérise pour Christophe Schmitt, non pas comme l’environnement direct mais comme la première ligne des relations de l’entrepreneur à l’image des fournisseurs, des clients ou encore des syndicats et fédérations professionnelles. «Le porteur de projet ou l’entrepreneur ne peut exister s’il n’est pas reconnu par l’œil de l’autre. Il se doit de parvenir à faire comprendre et accepter sa vision du monde, son projet à son écosystème.» À l’inverse, l’écosystème ne doit plus percevoir l’entrepreneur ou le porteur de projet comme une entité permettant seulement de réaliser du cash et du CA. «Pour prendre juste l’exemple de l’accompagnement entrepreneurial, il devient nécessaire de ne plus se limiter à des dimensions techniques comme l’étude de marché, le plan de financement. Il faut pouvoir accompagner l’entrepreneur à prendre conscience de son intentionnalité et des modalités pour la traduire auprès des acteurs de l’écosystème à travers le développement d’artefacts. Ces artefacts doivent permettre de donner à voir aux acteurs de l’écosystème.» Le monde d’après de l’entrepreneuriat est, peut-être, déjà là…