Entrepreneur sans emploi : actionner les leviers de rebond

Le Baromètre national des entreprises révélait une hausse de 20,5 % des procédures collectives sur le premier semestre. Soit 30 406 procédures enregistrées. Avec une augmentation de 66,1 % des redressements judiciaires comparativement à la même période en 2023. Les liquidations judiciaires ont bondi elles de 10 % et représentaient quasiment les deux tiers de l’ensemble des procédures enregistrées sur les six premiers mois de l’année. En Moselle, le nombre de défaillances ces dernières semaines nous ramenaient à des données plus vues de la sorte depuis l’avant pandémie.

Des situations pouvant être dramatiques

Derrière ces chiffres se dessinent des destins de femmes et d’hommes, entrepreneurs, soudainement plongés dans la détresse professionnelle et personnelle. Le sujet est rarement abordé, car souvent tabou dans notre société. Pourtant, le chômage des chefs d’entreprise existe bien et renoue avec des niveaux observés il y a une dizaine d’années. C’est le constat fait par l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. Il faut savoir que moins de 1 % des chefs d’entreprise en difficulté ont mis en place un plan B, soit par une assurance chômage ou une réserve financière. Pour la quasi-totalité, ils se retrouvent sans rien ou presque brutalement. Les plus petites entreprises sont sans surprise les plus touchées. L’entrepreneur type se retrouvant du jour au lendemain sans activité dirige une entreprise de moins de cinq salariés avec un chiffre d’affaires de moins de 500 000 €. Soit 90 % des patrons sans emploi. Depuis deux ans, le nombre de chefs d’entreprise de plus de 20 salariés touchés suit une courbe exponentielle. En moyenne, l’âge de l’entrepreneur au chômage est de 46 ans. Même si la perte d’emploi impacte de plus en plus de jeunes patrons (+ 40 % chez les moins de 26 ans depuis l’an passé). Secteurs les plus touchés : la construction, la restauration, les services à la personne, les coiffeurs, les commerçants de détail. Chaque année, entre 100 000 et 200 000 gérants de TPE et micro-entrepreneurs passent par cette case difficile.

Trouver les solutions en commun

Face à ce panorama, voilà bien l’ADN et tout le sens de l’association Second Souffle, lancée en 2010. Reconnue d’intérêt général par le ministère des Finances, membre fondateur du Groupement d’Intérêt Association «Portail du Rebond des Entrepreneurs», elle soutient sur les territoires les entrepreneurs en difficulté, en corrélation avec les organisations de l’entrepreneuriat et de l’emploi au niveau national et local (Tribunaux de Commerce, Urssaf, Banque de France, CCI, CMA, France Travail, APEC…). Depuis 14 ans, via l’engagement de ses 330 bénévoles, de ses 47 antennes locales, Second Souffle a permis le rebond de plus de 5 000 chefs d’entreprise. Son président national Dimitri Pivot, et Michel Hirschhorn, responsable de l’antenne de Metz, interviendront lors d’une matinale organisée par la CPME Moselle, le mardi 24 septembre, dans les locaux du 48 place Mazelle. Pour s’inscrire : https://forms.gle/ReYF4Nzg17V89LSh6.

Pour aller plus loin : https://secondsouffle.org/