Entre résilience et légitimité...

L’écosystème entrepreneurial a été chamboulé par les impacts de la crise de la Covid-19. La planète des clubs et réseaux n’échappe pas à la règle. Le maître-mot de résilience, cette capacité à supporter les chocs, est rapidement apparu et s’affiche comme une des valeurs phares de ces organisations. Reste que la mise en œuvre d’un système résilient performant ne peut se faire que si la légitimité de la structure est réellement affirmée.

Mobilisées, pour certaines, au plus fort de la crise sanitaire, plusieurs organisations sont aujourd’hui en reconquête de légitimité.
Mobilisées, pour certaines, au plus fort de la crise sanitaire, plusieurs organisations sont aujourd’hui en reconquête de légitimité.

Résilient : «qui présente une résistance au choc !» Cette définition tirée, du Larousse et émanant de l’univers de la physique, est présente quasiment dans toutes les organisations de l’univers entrepreneurial. «La résilience est souvent présentée comme une capacité intrinsèque du chef d’entreprise à faire face à toutes les situations même les plus extrêmes. À côté de la résistance, cette résilience se caractérise aujourd’hui par une mise en œuvre d’une nouvelle culture, d’une nouvelle stratégie, d’une nouvelle image dans l’optique de bâtir un système résilient capable d’encaisser les chocs futurs voire d’en tirer parti pour prendre l’avantage sur ses concurrents», explique un universitaire. Les clubs et réseaux dans la région n’échappent pas à cette règle. La résilience s’apparente comme la culture de l’entreprise. «La crise de la Covid a accéléré la transformation des organisations, notamment dans l’univers du digital et du numérique, accélérant par la même la prise de conscience du besoin de faire évoluer la culture d’entreprise», analysent plusieurs observateurs. Faire évoluer, mais comment ? Tous les chocs, sanitaires et économiques comme nous les connaissons ou autres, entraînent indéniablement la question d’humilité face à la situation et surtout la prise en compte des valeurs sociétales apparues lors du «choc».


Quête de sens

La quête de sens s’est affirmée rapidement et perdure encore aujourd’hui, de là à provoquer plusieurs interrogations et inquiétudes sur le fonctionnement même de certaines organisations. Dès le début de la pandémie, les différentes structures se sont adaptées, avec plus ou moins de succès, pour répondre rapidement aux besoins de leurs membres. Touchés de plein fouet, gravement affaiblis économiquement et avec la sensation d’être encore plus isolés, bon nombre d’entrepreneurs ont eu besoin de ce soutien (quasi vital) des différentes organisations. La mobilisation fut quasi générale. Les réseaux professionnels ont joué leur rôle avec une mobilisation jugée sans faille. À leur niveau, les clubs et réseaux ont rempli cette mission et continuent de le faire, mais avec quels objectifs futurs ? À l’heure où la sortie de crise est palpable après le temps de la résistance vient le temps espéré par tous de la réelle relance. Mais comment réellement appréhender cette relance ? «C’est aujourd’hui la question que doivent se poser les pilotes des différents clubs et réseaux», assure un chercheur régional spécialisé dans l’entrepreneuriat. «La résilience est une chose mais aujourd’hui les réseaux doivent surtout retrouver une légitimité. Même s’ils ont toujours été présents, grâce notamment aux outils numériques et digitaux avec les visioconférences et autres événements distanciels, ils doivent maintenant travailler sur une reconquête d’image aussi bien au niveau de leurs membres déjà présents que sur les futurs adhérents qu’ils entendent capter. Pour bon nombre d’entrepreneurs, les aspirations ont évolué, même sans le savoir, un travail sur ce qu’apporte réellement un club ou un réseau professionnel est nécessaire. Ce qui était inscrit dans le marbre hier, n’est plus forcément vrai aujourd’hui.» De là à affirmer qu’une introspection s’avère nécessaire, il n’y a qu’un pas...