À Saint-Omer, l’assemblée générale de SOFIE
Entre la crainte du foncier et l’espoir dunkerquois
Dans la salle Jacques Durand de la Maison du développement économique à Saint-Omer, 90 personnes se sont rassemblées pour assister, le 24 mai dernier, à l’assemblée générale de l’agence de développement et - depuis l’an dernier - d’attractivité économique de l’Audomarois et de la Flandre. Au programme : le bilan de 2022 et… Dunkerque dans tous les esprits.
Y penser, en parler et s’y préparer. La venue récente du président de la République à Dunkerque annonçant un investissement supplémentaire dans l’industrie «du futur» a marqué les esprits audomarois. Invité lors de cet événement, Joël Duquenoy, président de l’agglomération audomaroise, souligne : «Ce qui s’est passé à Dunkerque est très important pour nous». François Motte renchérit et perce les opportunités : «Les gens qui travaillent à Dunkerque viendront habiter chez nous et finirons par travailler chez nous ! Nous sommes une terre d’industrie, nous avons des opportunités et une ressource humaine qualifiée».
Cependant, un crainte pointe à l’horizon : le Dunkerquois pourrait devenir une pompe aspirant la ressource humaine au vu des besoins des futures usines de batteries. Entre joie face au «ruissellement» attendu et peur d’un mouvement qui ferait les territoires perdants, l’Audomarois s’inquiète aussi d’un autre problème connexe : le foncier.
Du foncier pour continuer de se développer
La loi Climat et résilience a instauré le principe du ZAN pour Zéro Artificialisation Nette. Pour les élus, ce nouveau cadre de gestion du foncier les contraint à devoir arbitrer entre développement économique, habitat, et préservation des espaces naturels. Toutes celles et ceux qui se sont succédés à la tribune de l’assemblée générale l’ont répété devant Guillaume Thiriard, sous-préfet. «Ici, on n’a plus de friche à réhabiliter ; faîte remonter l’info monsieur le préfet» a plaidé Joël Duquenoy. «Les industriels ont tendance à venir chez nous parce que nous sommes un territoire industriel» a ajouté François Motte.
L’agence SOFIE a rempli la plupart de ses parcs d’activités. Restent quelques petites parcelles ici ou là tandis que le Parc d’activités Saint-Martin recèle encore quelques hectares. L’an dernier, 7,8 hectares ont ainsi été commercialisés sur 6 parcs d’activités. Ainsi, ce sont 260 dossiers d’entreprises accompagnées qui ont occupé l’agence (dont 31 débutés en 2021). 21 ont été positivement convertis, dont 12 exogènes et 9 endogènes. Même répartition entre les dossiers immobiliers et ceux uniquement foncier. Plus finement, le partage de ces dossiers fait ressortir que 9 entreprises ont acheté tandis que 12 ont loué. 9 entreprises s’implantent tandis que 12 relocalisent.
Animation de réseau et gestion d’équipement
Avec son partenaire Nord France Invest, l’agence a traité 79 dossiers en 2022. Parmi eux, 14 ont fait l’objet de réponse et donné lieu à 2 visites des entreprises. Qui n’ont au final pas donné suite. SOFIE a animé son réseau via des visites d’entreprises, des portes ouverte, a emmené les étudiants du territoire à la découverte de l’Audomarois. Mais elle s’est aussi rendue dans les salons internationaux comme le SIAL (agroalimentaire), organisé 20 webinaires thématiques, et publiés ses 1 600 newsletters (avec un taux d’ouverture de 32%).
SOFIE gère aussi le port d’Arques, pour le compte du port de Lille, qui va de record en record depuis 3 ans. Coté finances, l’agence vit de ses subsides publics (506 102 euros dont l’essentiel vient de la Communauté d’Agglomération de Saint-Omer), de la convention de revitalisation d’Arc International (13 526 euros), de ses adhérents (15 200 euros de cotisations des entreprises) et de sa gestion portuaire (28 000 euros).