Entre jeu dangereux et enjeux

8 m² d’espace libre minimum pour chaque salarié, écrans de séparation dans les open spaces (c’était déjà le cas dans bon nombre de structures), consommation de son déjeuner à son poste de travail ou seul(e) à table dans les espaces de restauration collective, renforcement actif souhaité du télétravail ! L’univers de l’entreprise, est selon bon nombre de représentants patronaux pointé du doigt par le gouvernement. «Nous comprenons les difficultés et nous avons un rôle à jouer. Mais pointer du doigt les entreprises comme le fait le gouvernement n’est ni juste ni raisonnable», assurait Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef national sur le plateau de France 2. En ligne de mire : l’annonce faite par Jean Castex, le Premier ministre, que 29 % des contaminations se réaliseraient en entreprise sur le lieu de travail en se basant sur une étude de l’Institut Pasteur. Faux pour le président du Medef qui assure que le «vrai» chiffre est 15 %. Il n’en fallait pas plus pour lancer une mini polémique. Reste que pour de nombreux observateurs, les chiffres fournis par le gouvernement apparaissent plus probants. Le problème est beaucoup plus épineux que cela et ce n’est pas une bataille autour des chiffres ou de recherche de boucs émissaires qui arrangeront les choses. La situation est grave, d’un point de vue sanitaire et d’un point de vue économique. La reprise annoncée et espérée, il y a encore quelques semaines, commence à laisser place à certaines perspectives loin d’être réjouissantes. Et si la crise de la Covid durait avec l’émergence de nouveaux variants potentiellement dangereux ? La question se doit d’être posée. Les scénarios les plus noirs pourraient rapidement surgir. Une chose apparaît certaine, il devient de plus en plus urgent d’arrêter de continuer à jouer à la roulette russe face à cette pandémie. À ce jeu-là, il y a beaucoup plus de perdants que de gagnants. Reste à savoir si vous êtes joueur, ou non ?