Etude de la CCI Hauts-de-France
Entre Dragon et plage... 15 M€ de retombées pour le territoire calaisien
La CCI Hauts-de-France a rendu à la fin du printemps une étude sur les retombées économiques du Dragon de Calais dont les conclusions prennent tout leur sens au milieu de l’été. Moins prometteurs qu’annoncés, les effets économiques du Dragon s’inscrivent dans un contexte de rénovation de la plage qui a fonctionné.
On en sait un peu plus sur les retombées économiques du Dragon de Calais. La CCI des Hauts de France a en effet rendu avant l'été une étude sérieuse sur la question. Et le bilan est positif, bien que très éloigné des chiffres avancés initialement par les promoteurs du projet.
En effet, l’an dernier, la Cour régionale des comptes étudiait de près l’animal et pointait notamment la pré-étude économique réalisée par La Machine en 2016-2017… «Le projet devait amener 1,1 million de visiteurs et 500 000 payants (…) et 27,5 millions d’euros de retombées (…). L’hypothèse des 500 000 tickets vendus pour Calais représente plus des trois quarts du niveau atteint par La Machine de l’île à Nantes (650 000 tickets) alors que la population de l’aire urbaine de Calais représente moins de 20 % de celle de Nantes (128 800/700 000)» avait pointé la Cour des comptes.
Celle-ci avait alors demandé à la ville de faire une réelle étude des retombées économiques. Le service consulaire régional s’est donc mis au travail de l’été 2022 au printemps 2023 et a rectifié les perspectives très exagérées de la Cie La Machine.
100 000 visiteurs et clients
Le périmètre de l’étude conduite par la CCI comprend ses impacts économiques et sociaux. Directs, indirects et induits. L’aire géographique réside dans les 14 communes de l’agglomération du Calaisis (soit un peu plus de 100 000 habitants). Sur la période étudiée, contrairement aux projections initiales, le Dragon a mené moins de 40 000 personnes en promenade sur la digue du front de mer totalement rénové. Les experts consulaires ont compté 66 547 observateurs du Dragon.
Si la Société Publique Locale qui exploite le Dragon a encaissé pour 626 392 euros de recettes marchandes totales, les retombées donnent un chiffre moyen de 46,21 euros de dépenses nettes par visiteurs répartis ainsi : 22,86 euros dans la restauration, 15,23 euros dans le shopping et 8,13 euros dans l’hébergement. Soit un impact total indirect moyen de 4,6 millions d’euros en 2022 (la moitié dans la restauration et un tiers dans le shopping).
En terme d’impacts induits, l’étude se cale sur la méthode dite de «boule de neige» qui consiste à déterminer la création de valeur ajoutée du dragon dans l’économie de l’agglomération : 9,35 millions d’euros d’après l’étude. «Pour 1 euro mis par la ville dans le Dragon, il en sort plus de 10 dans l’économie territoriale» résume Gregory Stanislawski, directeur du service Etudes de la CCI Hauts-de-France.
15 M€ de retombées et 150 emplois
Plus conséquentes, les retombées sociales se décomposent ainsi : le Dragon a crée 53 emplois (27,2 Equivalent-Temps-Plein). Soit 971 614 euros de salaries bruts. Dans l’agglomération, ce sont ainsi 45 emplois (23 ETP) qui ont généré 818 012 euros de salaires bruts. Plus loin dans la chaîne économique, le Dragon a fait travailler 342 fournisseurs dont 100 locaux (pour prés de 50 % de ses dépenses) pour une somme totale de 992 373 euros. En ce sens, c’est un réel investissement territorial en dépit du fait que la notion d’amortissement n’est pas prise en compte dans l’étude. Le Dragon rapporte mais coûte aussi…
Au final, l’étude conclut à un réel succès de l’animal avec plus de 15 millions d’euros de retombées directes, indirectes et induites et 150 emplois au total. Soit moitié moins qu’annoncé par leurs promoteurs. Ce qui n’est pas pris en compte dans l’étude, c’est aussi le succès de la plage de Calais qui a été totalement et brillamment rénovée avec l’arrivée du Dragon. Voiries, espaces ludiques, et équipements urbains égrènent un parcours touristique agréable en front de mer. Bien que le mois de juillet fut humide, Calais aura vécu un été probablement très positif. On le saura lors de la sortie des chiffres touristiques de la rentrée.