Entre communistes et insoumis, le divorce est consommé
Qui veut la fin de la Nupes? Entre La France insoumise et le Parti communiste, chacun se rejette la responsabilité des coups de canif portés à l'alliance de gauche, sans vouloir assumer...
Qui veut la fin de la Nupes? Entre La France insoumise et le Parti communiste, chacun se rejette la responsabilité des coups de canif portés à l'alliance de gauche, sans vouloir assumer la responsabilité d'une potentielle disparition de l'union.
Les tensions ne sont pas nouvelles entre les cousins rivaux insoumis et communistes, Fabien Roussel n'ayant jamais caché ses réticences vis-à-vis de cette Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) et ne voulant pas voir son parti rangé derrière Jean-Luc Mélenchon comme ce fut le cas à l'époque du Front de gauche.
Lors de la dernière apparition commune des quatre chefs de parti, le 30 août à l'occasion des "rencontres de Saint-Denis", le patron du PCF est apparu un peu à l'écart des autres dirigeants devant les caméras et n'a pas signé avec eux les propositions faites à Emmanuel Macron.
Depuis, le député du Nord, qui entend se présenter à la présidentielle de 2027, n'a eu de cesse de se démarquer des autres formations de gauche. Et a fait le pas de trop, l'accuse-t-on chez LFI.
"Fabien Roussel n'est pas un adversaire politique mais il a choisi (...) de se mettre à distance de la Nupes, d'en sortir", a estimé dimanche Manuel Bompard, le coordinateur du mouvement, alors que Jean-Luc Mélenchon avait estimé que le communiste n'en avait "rien à foutre de l'union".
"Je dis stop, il faut arrêter", a répondu l'intéressé lundi.
"Après les insultes, l'exclusion, ça montre bien un peu les méthodes pratiquées par le chef de la France insoumise", a-t-il asséné.
Les responsables des deux camps s'accusent mutuellement de vouloir la fin de la coalition créée aux dernières législatives afin de gagner de la liberté de mouvement pour 2027, élection sur laquelle plane l'ombre de Jean-Luc Mélenchon, qui exclut tout passage par une primaire.
"Il est l'heure de sortir de ce Cluedo politique pour savoir qui a tué la Nupes", a exhorté lundi soir le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure dans un courrier envoyé aux dirigeants des autres formations.
"Nous sommes plus qu'un simple accord électoral mais nous ne sommes pas pour autant un parti unique. Nous sommes une coalition", a-t-il ajouté.
Le rassemblement avec qui?
"D'un côté on a la ligne et les propos de Roussel, une stratégie plutôt autonome. De l'autre on a LFI, dont l'agenda est un peu rythmé par les propos de Jean-Luc Mélenchon. C'est quand même lui qui donne le la et qui oblige les partis de gauche, vu son poids médiatique, à commenter ou s'aligner sur ce qu'il dit", explique Olivier Bertrand, responsable des relations avec les partis chez Europe Écologie Les Verts.
"Notre objectif c'est de ne pas rentrer dans cette logique-là, nous n'avons aucun intérêt à compter les points entre les deux", ajoute-t-il.
Surtout, analyse-t-il, les deux formations ne définissent pas la Nupes de la même manière.
"Chacun a tiré de cet accord électoral l'enjeu qu'il voulait en tirer", assure-t-il. Pour les communistes, un canal de dialogue entre les différentes formations de gauche. Pour les insoumis, une alliance à chaque élection - et derrière un candidat insoumis en 2027, disent leurs détracteurs.
Ainsi, La France insoumise milite encore activement pour l'union aux élections européennes, auxquelles se présenteront séparément communistes, écologistes et socialistes.
"Ce bruit de fond de LFI sur l'union aux européennes c'est fatigant. J'ai beaucoup parlé avec eux mais au bout d'un moment, on dit toujours pareil, c'est stérile", expliquait récemment une élue EELV, qui pense que la multiplication des listes de gauche permettra in fine d'avoir plus de places au Parlement européen.
Dernier exemple en date: la proposition des jeunes de la Nupes (sans les communistes), ardemment en faveur de l'union, de réunir les chefs de partis pour une réunion à Paris lundi soir.
Les jeunes, qui ont présenté en commun 166 mesures pour cette élection, avaient notamment annoncé la présence de la cheffe des écologistes Marine Tondelier.
Cette dernière n'était finalement pas présente. Son entourage a fustigé une "intox" des jeunes Insoumis, qui se sont réunis lundi soir avec LFI, le PS et Génération.s.
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