Lauréat Hodefi 2022
Ensweet : le web pour améliorer l'accès aux soins de suite
70% des patients en réadaptation n'accèdent pas aux soins de suite à cause de la saturation des hôpitaux et du manque de personnel. Partant de ce constat, les fondateurs d'Ensweet ont développé une interface soignant et une application mobile patient pour résoudre ce problème.
C'est à la croisée entre l'ingénierie et la santé qu'Ensweet a vu le jour en 2020. Fabien Watrelot, Alexis Astruc et Guillaume Colin, ont créé l'entreprise juste avant le Covid. Une période qui a sans aucun doute démocratisé la téléconsultation et probablement facilité l'implantation d'Ensweet dans les établissements. «L'offre en soins de suite ne correspond pas toujours à la demande. Aujourd'hui le patient veut passer de moins en moins de temps à l'hôpital» constate Fabien Watrelot, ingénieur ICAM et diplômé en santé connectée.
Lorsqu'un
patient a subi une opération cardiaque ou fait un infarctus, il doit
se réadapter à l'effort pour éviter la récidive. «Mais
les plateaux techniques sont saturés car malheureusement, les
maladies chroniques explosent et notamment dans les Hauts-de-France.
Résultat, deux ans après, on retrouve les patients parce que leur
état s'est aggravé»
déplore le co-fondateur.
Des
soins à domicile mais avec un suivi
Le
logiciel imaginé par Ensweet permet de déporter
la réadaptation cardiaque à domicile
via une interface web pour le soignant et une application mobile pour
le patient. Le praticien va adapter son programme et le patient le
récupère sur son application, sur laquelle il peut aussi voir ses
rendez-vous. «Il
y a également des visio avec des soignants, des sessions libres, une
messagerie. L'idée, c'est de ne pas laisser le patient seul dans sa
rééducation».
A travers des algorithmes, les données remontent – de façon
sécurisée – vers le praticien (temps, intensité, fréquence
cardiaque...)
Actuellement,
neuf établissements
ont déjà adhéré à la solution,
dont deux dans les Hauts-de-France : La Mitterie à Lomme et Les
Hautois à Oignies. Au total, plus de 200 patients utilisent la
solution Ensweet, avec une volonté des fondateurs d'atteindre les 25
établissements à mi-2023. Et contrairement à ce que l'on pourrait
penser, la réadaptation à distance ne semble pas être un frein à
l'assiduité : «Au
contraire, les patients décrochent moins que dans un établissement
de santé. Ils sont aussi bien réadaptés qu'en centre de
rééducation et jusqu'à 50% des patients reprennent une activité
professionnelle plus tôt»
assure Fabien Watrelot.
D'autres
pathologies possibles
Si
la start-up, incubée au Village by CA Nord de France mais également
à Eurasanté, s'est concentrée sur la réadaptation cardiaque, elle
envisage aussi de se tourner vers la pneumologie, le diabète, le
cancer... et de démocratiser encore plus la téléconsultation,
encore peu ancrée en France.
«Nous
ne sommes pas juste une application sport-santé. C'est un dispositif
médical, régulé par de nombreuses normes. Rapidement, nous avons
voulu créer un visa pour être reconnus par l'Assurance Maladie»
détaille Fabien Watrelot.