Energic valorise les comportements durables
Et si les collaborateurs des entreprises ou des collectivités locales étaient impliqués dans la performance environnementale des bâtiments qu’ils occupent ? Grâce à un outil numérique innovant, Energic allie l’utile au ludique, pour agir en faveur de l’environnement.
Deux ans après sa création par Alexis Delepoulle, Tristan Reneaume et Quentin Oustelandt, Energic vient de boucler une première levée de fonds de 500 000 €. Installée au Village by CA, la start-up de 10 salariés renforce le développement technologique de son application par des embauches. «Je considère l’entreprise comme un levier d’impact. Energic imagine des challenges dans les entreprises, les écoles et les collectivités pour sensibiliser aux économies d’énergie», explique Quentin Oustelandt, cofondateur et responsable des opérations. L’application collecte les données des capteurs du bâtiment, les simplifie et les met à disposition du gestionnaire de site et des salariés, tout en distillant quelques conseils. «Il est possible de réaliser entre 10 et 15% d’économies d’énergie. On s’intéresse à la partie comportementale : les appareils en veille la nuit, le réglage du chauffage, les déchets, l’impression… Parfois on se rend compte que le bâtiment consomme autant la journée que le week-end !», déplore Quentin Oustelandt. Si les bâtiments dernière génération sont d’ores et déjà équipés de capteurs, les bâtiments anciens – souvent de véritables passoires énergétiques ! – commencent aussi à en être pourvus.
Une application pour challenger les collaborateurs
Consommation d’énergie, écogestes, une agora pour échanger les bonnes pratiques… Energic se veut aussi ludique que responsable. Un tableau de bord à destination des gestionnaires RSE permet d’avoir une cartographie détaillée de la vie du bâtiment. «Nos clients sont essentiellement des grands groupes qui se rendent compte de leur difficulté à recruter parce qu’ils ne sont pas assez engagés dans l’environnement. Les jeunes générations ne se voient pas travailler sans une quête de sens ou de valeur», estime Quentin Oustelandt. Sans un regard critique ou moralisateur, Energic veut surtout valoriser les comportements durables mais aussi impliquer les collaborateurs qui ne se sentent pas encore concernés. EDF, Orange, les Villes de La Madeleine, de Villeneuve-d’Ascq ou encore de Courtrai font partie des clients d’Energic, qui travaille déjà avec une trentaine d’entreprises, soit l’équivalent de 200 équipes. La start-up espère atteindre 15 salariés vers mi-2019 et vise une centaine de clients d’ici la fin de l’année. «Avec la levée de fonds, nous allons ouvrir l’application aux déchets ou à la mobilité. Mais aussi développer, à la rentrée 2019, un nouvel outil spécifique aux écoles.» Un projet d’internationalisation est aussi au programme. «Les nouveaux bâtiments sont très bien pensés d’un point de vue technique, mais il faut travailler sur les comportements. On parle par exemple de smart city, mais il faut aussi intégrer l’utilisateur !» En 2019, Energic espère conquérir 400 000 utilisateurs.