En Seine-et-Marne, un homme tue sa compagne et ses deux enfants à coups de couteau

Un homme présentant des antécédents psychiatriques a tué samedi matin à coups de couteau sa compagne et ses deux jeunes enfants à Mormant, une paisible petite ville de Seine-et-Marne, puis a blessé deux...

Un enquêteur de la police scientifique près d'un ensemble résidentiel où un homme a tué à coups de couteau sa compagne et leurs deux enfants et blessé deux personnes dans la rue avant d'être interpellé, le 7 septembre 2024 à Mormant, en Seine-et-Marne © GEOFFROY VAN DER HASSELT
Un enquêteur de la police scientifique près d'un ensemble résidentiel où un homme a tué à coups de couteau sa compagne et leurs deux enfants et blessé deux personnes dans la rue avant d'être interpellé, le 7 septembre 2024 à Mormant, en Seine-et-Marne © GEOFFROY VAN DER HASSELT

Un homme présentant des antécédents psychiatriques a tué samedi matin à coups de couteau sa compagne et ses deux jeunes enfants à Mormant, une paisible petite ville de Seine-et-Marne, puis a blessé deux personnes dans la rue avant d'être interpellé.

Le suspect a été arrêté vers 06H30 par un policier qui se rendait à son travail, alors qu'il agressait des personnes avec un couteau dans les rues de cette ville de 5.000 habitants, à 60 kilomètres au sud-est de Paris, selon le procureur de la République de Melun.

Un piéton a été blessé au bras et un autre au cou, "tous deux sans conséquences importantes", a précisé à l'AFP le procureur Jean-Michel Bourlès.

L'agresseur, né en 1982, a alors avoué au policier avoir tué sa femme et ses deux enfants, a-t-on appris auprès du procureur et de sources proches du dossier.

Les meurtres ont eu lieu peu avant l'agression des piétons, selon le magistrat.

Au domicile, les gendarmes ont découvert les trois victimes, la compagne, née en 1988, ainsi que les deux fillettes du couple, âgées de 22 mois et cinq ans, tuées à coups de couteau.

Interrogé par l'AFP, le maire de la ville Pierre-Yves Nicot a indiqué que l'aînée venait de faire sa rentrée en grande section à l'école maternelle de Mormant.

Le suspect n'a pas d'antécédents judiciaires mais des "antécédents psychiatriques", selon M. Bourlès. Il a été hospitalisé d'office et n'a pas pu être entendu, a ajouté la même source.

"Je suis un maire qui est choqué par l'horreur de l'événement, dans la mesure où il n'y avait pas d'éléments précurseurs", a réagi le maire. 

"On est abasourdi évidemment par cette nouvelle, c'est un quartier qui est tranquille, c'est une famille qui était tranquille aussi, en tout cas inconnue des services de gendarmerie, de nos propres services", a ajouté l'élu sans étiquette.

Cellule médico-psychologique

Les faits se sont produits dans un quartier populaire de la ville, dans un immeuble collectif d'habitat social qui regroupe entre six et huit appartements.

Entre ces modestes immeubles gris à deux étages, un calme trompeur laisse peu soupçonner le drame qui s'y est joué au coeur de la nuit. Les visages fermés, peu d'habitants s'attardent dans la rue.

Un fourgon d'identification criminelle de la gendarmerie stationne devant l'une des cages d'escalier, l'accès à l'immeuble est barré par des rubalises jaunes.

"J'ai entendu crier vers 3-4h du matin", raconte à l'AFP une voisine âgée. Quand vers 7h du matin, "j'ai sorti, mon chien, j'ai vu tous les gendarmes et tout."

Au matin, Ismaïl est réveillé par sa femme, inquiète de la présence d'enquêteurs, et avise le frère du suspect assis sur les marches du perron, effondré.

"Je suis allé le voir. Il m'a dit +mon frère, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, il a pété les plombs+", témoigne cet habitant qui connaît la famille de longue date.

La mairie ouvrira dimanche une cellule d'accueil médico-psychologique à partir de 10H00 à la salle des fêtes "pour tous les gens, les voisins qui ressentent le besoin de s'exprimer ou d'échanger avec des professionnels", d'après le maire.

La Section de recherches de Paris a été chargée des investigations, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.

L'enquête est ouverte pour homicides volontaires et violences volontaires avec arme, a précisé le procureur.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y en a eu 94 en 2023, contre 118 en 2022.

Selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), 60 mineurs sont décédés de mort violente dans le cadre intrafamilial en 2022, contre 49 en 2021.

En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. 

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