Entreprises
En Moselle, la création d’entreprises artisanales a le vent en poupe
La nouvelle édition du baromètre ISM (Institut Supérieur des Métiers)-MAAF dessine le bilan 2022 de la création d’entreprises artisanales. Dans un contexte national et régional où celle-ci est en hausse notable, la Moselle est au diapason : 3 212 créations en un an. Soit +5 % sur douze mois. Décryptage.
Voilà une nouvelle réjouissante. En Moselle, le nombre de créations d’entreprises artisanales a progressé de 2021 à 2022 de 5 %, avec 3 252 unités lancées. Cela situe notre département au second rang de la région Grand Est - derrière le Bas-Rhin - en volumes et au 4e rang en évolution - derrière les Ardennes, le Meuse, le Haut-Rhin -. Ces données mosellanes satisfaisantes se situent dans un contexte national très favorable. Dévoilé le 12 décembre, le baromètre ISM-MAAF des créations d’entreprises le confirme : le poids de l’artisanat en termes de nouvelles immatriculations est réel. C'est aussi un levier pour l’apprentissage et l’emploi salarié dans le secteur.
Bonne tendance en Moselle
En 2022, 252 580 entreprises hexagonales ont été créées dans l’un des quatre secteurs de l’artisanat (services, bâtiment, fabrication, alimentaire). C’est une hausse de 7 % par rapport à 2021, dans l'essor des années précédentes. Notre pays compte plus de 1,5 million d’entreprises artisanales (quelque 90 000 en Grand Est, 22 000 en Moselle). Ce panorama vu sous la loupe de la situation du Grand Est avalise cette bonne tendance. 16 860 créations d’entreprises artisanales régionales ont été portées sur les fonts baptismaux en 2022, soit une tendance haussière de 3 % sur un an. Avec, toutefois des disparités sur les territoires départementaux. Ardennes, Meuse, Haut-Rhin, Moselle et Aube constituent le quintet de tête, avec la plus forte dynamique entrepreneuriale artisanale. La Marne se situe dans la moyenne régionale. Haute-Marne, Bas-Rhin et Vosges en deçà. Le cas de la Meurthe-et-Moselle est particulier. Ici, les ouvertures d’entreprises artisanales régressent de 6 % sur un an. Mais globalement, dans ce département comme dans les autres, le nombre de créations demeure supérieur au niveau d’avant crise sanitaire.
Engouement pour les métiers d'art et de la main
La Moselle suit la physionomie générale. Ces bons chiffres sont tirées par les entreprises de services et de fabrication, quand une érosion de celles émanant du bâtiment et de l’alimentation est constatée. Alors que l’artisanat comprend plus de 300 activités, la moitié des nouvelles entreprises est concentrée sur 10 activités qui entrent dans le champ du bâtiment et des services. La fabrication de produits alimentaires, les métiers de créativité et l’artisanat de sous-traitance industrielle sont des créneaux porteurs pour l’artisanat. Quant aux activités artisanales concentrant le plus de créations en 2022, un trio se détache. La photographie (30 %), le nettoyage des bâtiments (28 %) et les soins de beauté (22 %). Si les activités de coiffure, de travaux de menuiserie, de bois et de plâtrerie se maintiennent, celles liées à l’installation électrique, à la réparation automobile et à la maçonnerie générale sont en retrait. Clairement, la forte attractivité pour les métiers d’art et de la main ne se dément pas depuis la pandémie. Enfin, quant au lieu d’implantation, il ressort que l’entrepreneur artisanal local privilégie une installation en zone rurale, pour plus d’un sur trois. Les communes de moins de 10 000 habitants sont prisées, contrairement aux aires plus urbaines. Cela rappelle une tendance observée durant les premiers mois de la pandémie, quand nombre de personnes quittaient les centres villes pour aller s’installer en campagne. Des premiers temps passés sous les diktat de la Covid-19, il en reste forcément des répercussions presque quatre ans après. Voir l’artisanat se développer autant correspond sans doute à un certain retour sur soi, sur ses valeurs, sur des aspirations profondes. En somme, une énergie artisanale qui ne doit rien au hasard.
À propos du baromètre ISM-MAAF :
Réalisée par l'Institut Supérieur des Métiers, avec le soutien de MAAF, le baromètre de l'artisanat est publié quatre fois par an. Il présente les grandes tendances d'évolution du secteur de l'artisanat dans ses différentes composantes sectorielles, économiques et sociales - caractéristiques des dirigeants, des entreprises, des emplois selon les territoires. Les données de ce baromètre sont issues de l'exploitation, par l'ISM, de fichiers de données nationaux, principalement de la base Démographie des entreprises de l'enquête SINE (Système d'information sur les nouvelles entreprises).