Entreprises
En Moselle, l’économie de proximité continue de subir l’inflation
Quelque 30 000 structures de type entrepreneurial entrent dans le champ d’activité de l’Union des entreprises de proximité de Moselle (U2P) dans le département. Elles sont directement impactées par les soubresauts économique et les conséquences systémiques des crises à répétition. La récente note de conjoncture de l’U2P nationale auprès de ses professionnels permet de situer cette économie locale dans un contexte hexagonal tendu.
Dans un contexte général toujours marqué par une inflation élevée et lente à refluer, l’activité des artisans, des commerçants et des professionnels libéraux connaît un nouveau recul au troisième trimestre 2023, révèle le baromètre trimestriel de l’U2P réalisé par Xerfi Spécific, auprès d’un échantillon représentatif de 7 675 chefs d’entreprise. Bien sûr, dans ce contexte national, le tissu mosellan est touché. Si l’économie française dans son ensemble a fait mieux qu’attendu, en partie grâce à une timide reprise de la consommation des ménages, l’évolution de l’activité des entreprises de proximité en volume s’établit à - 1,5 %. Une tendance baissière pour le cinquième trimestre consécutif.
Les chefs d'entreprise inquiets...
Les artisans du bâtiment et des travaux publics ont vu leur activité décroître à un an d’intervalle, avec une baisse en volume de 0,9 % malgré une progression en valeur (2,4 %). L’inflation en est la conséquence majeure. Dans le même temps, le secteur de l’artisanat et du commerce de l’alimentation connaît un recul sensible de 5,9 % en volume, avec une activité très dégradée pendant la période estivale. Le secteur dans son ensemble pâtit d’une inflation massive sur les produits alimentaires. L’hôtellerie-restauration fait exception, avec une activité en progression (1 %) grâce au retour marqué du tourisme international et à une météo clémente en fin de saison. Pour les entreprises de proximité de la fabrication et des services, la baisse du volume d’activité s’amplifie au cours des mois d’été, pour s’établir à - 2,3 %, tirée par la fabrication (- 3,6 %). Enfin, les professionnels libéraux voient leur activité stagner à 0,4 %, et même se contracter légèrement (- 0,9 %) pour les professions libérales des techniques et du cadre de vie. Si les situations apparaissent disparates, la tendance générale demeure source d’inquiétudes pour les chefs d’entreprise. Ils sont ainsi deux fois plus nombreux (18 %) à faire état d’une dégradation de leur trésorerie ce trimestre que le contraire, et seulement 14 % anticipent une activité plus soutenue au quatrième trimestre. On le voit avec d’autres enquêtes relatives aux défaillances d’entreprises : c’est d’abord cette économie de proximité, de nos villes et villages, qui souffrent le plus en ces temps incertains.
«La conjoncture actuelle doit nous interpeller. Elle souligne les faibles marges de manœuvre dont disposent à l’heure actuelle les chefs d’entreprise de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales pour s’adapter à un contexte de consommation atone et d’inflation, qu’il s’agisse de recruter ou de revoir leur structure de coûts pour améliorer leurs marges», indique Dominique Métayer, président de l'U2P.