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En Moselle, Billiv solution pour un paiement écoresponsable

À partir du 1er janvier prochain, il sera interdit d’imprimer systématiquement les tickets de caisse dans les points de vente. Une première étape vers la démocratisation des tickets dématérialisés digitalisés. C’est le créneau de la start-up Billiv. En Grand Est, son système a déjà séduit des commerçants de proximité et autres enseignes, dont l’un mosellan, à Saint-Avold. Zoom sur cette innovation qui devrait à court terme s’imposer dans notre quotidien de consommateur. C’est écologique, économique et bon pour la santé.

Le trio dynamique qui pilote Billiv. © : Billiv.
Le trio dynamique qui pilote Billiv. © : Billiv.

Au 1er janvier 2023, l’impression automatique du ticket de caisse prendra fin en France. Ce changement se fait dans le cadre de la lutte contre le gaspillage et les substances dangereuses pour la santé. Faire évoluer les modes de production et de consommation vers un modèle plus circulaire : c’est l’objectif de la loi Anti Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) qui fut promulguée en février 2020. La loi dite «Climat et Résilience» du 22 août 2021 est venue préciser et compléter le dispositif, dont le changement majeur relatif aux tickets de caisse est une résultante. Il suit une logique évidente à la lecture de quelques données et à la nécessaire transition écologique de nos modes de vie. En France, tous les ans, la production des tickets de caisse imprimés, ce sont 30 milliards d’unités, près de 3 millions d’arbres abattus et 950 millions de litres d’eau utilisés.

Une prise de conscience... à essaimer

Face à cette modification de paradigme éminente, les commerçants, et plus globalement les points de vente, doivent s’organiser pour s’aligner à la loi, tout en proposant une alternative vraiment écologique et allant dans le sens des consommateurs en matière de service client et de respect des données personnelles, en concordance avec la loi RGPD. C’est dans ce cadre, avant la loi, qu’est née la start-up Billiv, dont le centre névralgique est situé en région parisienne. Conceptualisée en 2020, elle a été lancée un an plus tard, et, déjà, connaît une croissance prometteuse. À sa genèse et dans son pilotage, on trouve un trio, animé des mêmes convictions. Surtout celle qu’il est largement temps, et urgent, que le changement de bien de nos modes de fonctionnement dans nos quotidiens s’impose aujourd’hui comme une priorité face à l’urgence climatique. Ainsi, Ruben Kahloun, Lena Crolot et David El Malih ont pris leur bâton de pèlerin dans leur process : développer et commercialiser le premier ticket de caisse green et 100 % digital. Lena Crolot revient sur cette prise de conscience qui a tout déclenché : «Cela part de mon expérience personnelle. En 2016, j’étais dans un grand magasin à Paris. Tout à coup, je vois une cliente acheter un tout petit porte-clé et recevoir un ticket de caisse d’environ 50 centimètres de long. Je me suis dit : quel gâchis ! Tant de papier pour un misérable objet. Depuis, j’ai fait des tickets de caisse en papier un combat personnel.» Durant ses études scientifiques à New-York, elle rencontre Ruben Kahloun, qui, lui également, a fait de son cheval de bataille cette lutte contre les tickets de caisse en papier. Le duo cogite, bien décidé à agir. Le concept et la philosophie du projet sont là. Reste à le concrétiser techniquement. David El Malih, ami d’enfance de Ruben, est séduit par le process et décide d’être de l’aventure.

Un système aisé pour le commerçant et le consommateur

Billiv est dès lors porté sur les fonts baptismaux. Hasard du calendrier ou flair entrepreneurial, les tickets de caisse sont donc désormais dans le viseur de la loi antigaspillage. On le rappelle, cette dernière stipule, que sauf demande express du client, les tickets de caisse ne seront plus distribués dans les surfaces de vente et les établissements recevant du public. Ce qui implique pour le professionnel de s’équiper en conséquence. En quelques mois, Billiv a levé 1,3 M€, via le fonds d’investissement Asterion, possède actuellement un fichier clients de 250 entités, est passé d’un effectif de 3 à 11 personnes, avec une force de vente qui va à la rencontre des commerçants et autres. Billiv répond à une nécessité environnementale : les tickets de caisse papier contiennent des produits chimiques, des perturbateurs endocriniens et ne sont pas recyclables. Bien sûr, il y a la question du gaspi : leur destinée est souvent de finir dans une poubelle ou au fond de la poche de notre jean. Concrètement, le professionnel souhaitant utiliser le système Billiv trouve là un moyen aisé d’utilisation journalière. Lena Crolot y revient : «Le logiciel de caisse n’est pas modifié, Billiv s’y adapte. Notre QR code est placé à côté de la caisse. La vente et l’encaissement se font comme d’habitude. Pour le client, rien de change. Il fait ses achats, paie en caisse et scanne le QR code Billiv avec la caméra de son smartphone, son ticket apparaissant.»

Un gage de visibilité et de notoriété pour le professionnel

Le système Billiv dépasse le simple cadre du ticket de caisse. Lena Crolot poursuit : «Cela permet de développer la fidélisation et le suivi de la clientèle, d’accroître sa visibilité via la digitalisation. Je prends le cas du CBD Shop France, à Saint-Avold, qui a opté pour notre solution. En quelques semaines, un tiers de sa clientèle utilise Billiv. Il a augmenté ses avis Google de 46 %. Parfois, c’est encore plus spectaculaire, tout dépend de l’activité, de l’adhésion du professionnel.» La start-up devrait franchir un nouveau cap l’an prochain avec cette mesure de la loi AGEC. Avec cette ambition de continuer son essor hexagonal. Des pourparlers pourraient la voir arriver en Belgique et en Tunisie, à l’image de la Suisse où elle est présente. Pour l’heure, Lena Crolot, se fait la porte-parole de ses équipiers : «C’est une belle aventure. Nous sommes satisfaits de notre progression et voulons faire mieux. On se dit que nous sommes tous dans le même bateau et nous avançons ensemble.» On peut retrouver Billiv sur son site https://www.billiv.fr/ et sur les réseaux sociaux, LinkedIn et Instagram.

Quels tickets de caisse sont concernés ? Lesquels ne le sont pas ?  
La mesure découlant de la loi AGEC concerne les tickets de carte bancaire produits dans les surfaces de vente et dans les établissements recevant du public, ceux émis par les automates, de carte bancaire, bons d'achat et tickets promotionnels ou de réduction. Ne sont pas concernés les tickets de caisse relatifs à l'achat de biens dits «durables» tels que les appareils électroménagers, les équipements informatiques ou de téléphonie. La liste complète des biens concernés se trouve à l'article D211-6 du code de la consommation. Les tickets de caisse bancaire relatifs à des opérations annulées ou faisant l'objet d'un crédit feront toujours l'objet d'une impression systématique.

La fin d'une habitude... une bonne chose pour l'environnement et la santé...