La Première ministre Elisabeth Borne en déplacement à Dunkerque
Des mesures pour intensifier la production de logements
En visite à Dunkerque le 16 novembre dernier, la Première ministre Elisabeth Borne a déroulé toute une série de mesures destinées à juguler la crise de logement et à faire repartir la construction. Le tout sur un territoire particulièrement concerné par cette question en raison de sa réindustrialisation menée à marche forcée.
Elisabeth Borne s’est rendue à Dunkerque le 16 novembre dernier pour évoquer ses objectifs en matière de politique du logement alors même que le secteur est en pleine crise. Le choix de Dunkerque n’est en rien un hasard : Son ministre délégué au logement, Patrice Vergriete, qui l’a d’ailleurs accueilli sur place, était encore maire de la ville il y a peu (remplacé par son premier adjoint, Jean Bodart, en septembre dernier) et reste président de la Communauté urbaine. Et le territoire connaît actuellement une réindustrialisation spectaculaire dans les nouvelles filières liées à la décarbonation qui va conduire à la création de 20 000 emplois à dix ans. Les besoins en logements pour accueillir les nouveaux habitants sont donc énormes, de l’ordre de 11 450.
La collectivité et ses partenaires se sont emparés du problème bien en amont, notamment en cartographiant les friches (industrielles, de bureaux et commerciales) à reconquérir. Résultats : 154 friches comptabilisés et 4 460 logements d’ores et déjà programmés (locatif social et accession à la propriété), afin de «construire la ville sur la ville sans aucun mètre carré d’extension urbaine» a souligné le ministre Patrice Vergriete.
1,2 milliard pour la rénovation des logements sociaux
En illustration, la Première ministre a d’abord visité un premier programme immobilier en cours, mixant logement social et accession à la propriété, sur l’ancienne friche industrielle Nicodème, située à deux pas du centre-ville. Elle a également posé la première pierre d’un autre programme, mêlant social, accession et logements étudiants sur le site des anciens locaux rasés de la CCI Littoral-Hauts-de-France. Avant de signer une convention territoriale avec l’ensemble des acteurs locaux du logement qui les engage dans la production et la rénovation de logements sociaux dans les prochaines années. Environ 500 logements neufs locatifs par an pendant dix ans.
Rappelant que le secteur du logement traversait une période difficile (en raison notamment de la remontée des taux d’intérêt), Elisabeth Borne a profité de ce déplacement pour annoncer une série de mesures afin d’accompagner les acteurs du secteur et soutenir l’accès au logement abordable. Ainsi, une enveloppe de 1,2 milliard d’euros va être déployée sur trois ans pour accélérer la rénovation des logements sociaux.
Par ailleurs, la garantie Visale (qui facilite l’accès au logement locatif des classes moyennes en couvant les loyers et charges impayés du locataire) sera étendue afin qu’1,2 million de personnes supplémentaires puissent en bénéficier. De même, le crédit à taux 0 pour soutenir l’accès à la propriété des ménages modestes et des classes moyennes est prolongé jusqu’en 2027. Six millions de Français supplémentaire vont y être éligibles.
30 000 logements locatifs «intermédiaires» d'ici 2026
«Une offre adaptée dans chaque territoire et sur les plus tendus». C’est pour répondre à cette problématique qu’Elisabeth Borne a également annoncé une révision et même une 2ème extension du zonage des communes en tension (en raison de la réindustrialisation comme à Dunkerque par exemple) afin d’y soutenir la production de logements neufs. Par ailleurs, 20 territoires où de fortes tensions en matière de logement existent, seront sélectionnés d’ici la fin de l’année afin d’y accélérer les opérations d’aménagement avec un objectif : La construction de 30 000 logements à trois ans.
Enfin, le logement locatif intermédiaire destinés prioritairement aux classes moyennes n’est pas oublié. Le doublement de la production pour arriver à 30 000 logements d’ici 2026, a été acté. Sur le milliard d’euros que coûte cet mesure, l’Etat et la Caisse des dépôts vont mettre 500 millions d’euros. L’autre moitié du financement sera à trouver du côté des opérateurs et des institutionnels du secteur.
L’après-midi, la Première ministre était attendue à la pose de la première pierre de l’usine géante de fabrication de modules pour batteries de voitures électriques, Verkor, à Bourbourg, parfaite illustration de la réindustrialisation du territoire et des enjeux qui en découlent en terme de logements.