En attendant septembre...

Pour le moment tout va bien (ou presque) ! La parenthèse estivale se poursuit en ce début août et une certaine léthargie gagne les esprits. C’est normal, il faut bien déconnecter. Dans à peine cinq semaines, le réveil risque d’être brutal. «C’est à la fin septembre, que cela va commencer à être réellement difficile», assure un chef d’entreprise meurthe-et-mosellan.

En attendant septembre...

Difficile, mais à quels niveaux ? «À tous les niveaux !» Pas vraiment du genre à être pessimiste ce dirigeant expérimenté, c’est même plutôt l’inverse. Comme beaucoup d’autres, il est surtout pragmatique et réaliste. «Ce qui s’annonce n’a rien de bon ! La question que nous allons rapidement nous poser est de savoir jusqu’où tout cela pourra aller.» Ressenti recueilli à l’occasion d’un reportage quotidien où la réelle température du terrain fait prendre conscience que quelque chose est sous-jacent. Inflation galopante, flambée des matières premières et un moral en berne certain de la sphère entrepreneuriale. À peine 30 % des dirigeants anticipent une amélioration de la situation de leur entreprise au 2e semestre à en croire l’enquête de conjoncture de la CPME parue mi-juillet. En première ligne des inquiétudes : les difficultés de recrutement. Le phénomène s’accélère au point d’en être devenu quasiment incontrôlable. 94 % des chefs d’entreprise rencontrent aujourd’hui des difficultés de recrutement. 74 % évoquent tout simplement l’absence de candidats bien loin du manque de compétences (47 %). Le tout additionné à un turn-over sans précédent qui concerne un dirigeant sur quatre. Première raison évoquée : le souhait des salariés de se consacrer à autre chose qu’à leur vie professionnelle. «Une donnée nouvelle, à la fois surprenante et inquiétante», assure la CPME dans son enquête. Pour faire face, 65 % assurent avoir augmenté les salaires et 58 % affirment le faire d’ici la fin de l’année. «Il sera difficile de faire face à cette situation inflationniste des salaires. Cette surenchère ne pourra durer qu’un temps», continue notre chef d’entreprise local. C’est certain, quelque chose est en train de changer. Une mini (r)évolution sociétale semble en marche...